La France a déroulé le tapis rouge pour accueillir Carolyn McCall, directrice générale d’easyJet, venue à Paris mercredi dernier pour officialiser une commande de 135 appareils Airbus A320 dont 100 A320neo. Reçue en grande pompe au Ministère des Transports par le ministre en personne, Frédéric Cuvillier, et de Fabrice Brégier, CEO et président d’Airbus, Carolyn McCall a annoncé que la France est "une priorité stratégique d'easyJet".
Pour la directre générale d'easyJet, "cet investissement démontre notre confiance en l’avenir, particulièrement ici en France. easyJet connait un véritable succès dans le pays car notre compagnie rend le voyage abordable et facile pour les passagers affaires et loisirs. C’est notre deuxième marché le plus important après le Royaume-­‐Uni. Notre volonté est de poursuivre une croissance pérenne et d’être un partenaire économique majeur de la France sur le long terme".  "C'est un honneur que vous nous faites de signer au ministère des Transports. easyjet est une belle compagnie. J'ai plaisir d'entendre que votre développement en France sera amplifié", lui a répondu le ministre chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche. Fabrice Brégier, CEO et président d’Airbus, a renchérit : "Cette commande fait d’easyJet l’un des plus gros acheteurs d’Airbus monocouloirs et confirme qu’easyJet fait partie des leaders européens du transport aérien. Elle mobilise également plusieurs milliers d’emplois Airbus en France, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-‐Uni. C’est une bonne nouvelle pour easyJet, pour Airbus et pour l’ensemble du secteur aéronautique européen". Avec cette commande, 10 000 emplois dans les usines et au sein des bureaux d’études seraient pérennisés en France et en Europe.
air-journal-easyjet-passagersNon seulement la low cost britannique est définitivement installée dans le paysage du transport aérien français, elle affiche l'ambition d'occuper une place au premier plan du transport aérien en France. Avec 14 millions de passagers transportés en 2013, en augmentation de 5% par rapport à l’année précédente, easyJet est la seconde compagnie aérienne en France avec une part de marché de 14%. Elle cherche aujourd'hui à consolider sa croissance en France sur des bases solides. Avec une pénétration de seulement 30% des compagnies à bas prix sur le marché (l’un des taux de pénétration les plus bas d’Europe), easyJet y voit une opportunité de continuer son développement. Après avoir régulièrement investi pour construire de solides positions de numéro 1 ou numéro 2 au cœur des aéroports principaux de l’hexagone, comme à Roissy, Orly, Lyon, Toulouse ou encore Nice où elle est devenue le 1er operateur de la plate-­forme, la compagnie low cost britannique prévoit d’accroître sa capacité de plus de 5% avec 800 000 sièges supplémentaires et attirer au total 15 millions de passagers en 2014. aj_easyjet a319Son implantation renforcée en France se matérialise cette année par le lancement de 24 nouvelles routes, un renforcement de ses bases régionales à Nice et Toulouse, une expansion de 30% à Bordeaux et l’ouverture de deux nouveaux points dans son réseau avec les aéroports de Strasbourg et Figari. Au total, la compagnie low cost offrira en France 180 routes depuis 18 aéroports. Aujourd’hui, plus d’un passager easyJet sur 5 décolle ou atterrit en France. Il est vrai que les Français aiment easyJet :  95 % de ses passagers en France déclarent qu’ils reprendraient les vols easyJet, un Français sur 5 atteste qu’easyJet est sa compagnie aérienne préférée, 60% des Français rapportent qu’ils ont une bonne image de la compagnie orange et près de 40% des entreprises du CAC 40 ont conclu des partenariats avec easyJet. Et pour rappel, la low cost a affiché un bon taux de ponctualité ces dernières années (87% en 2013). air-journal_easyjet PNCEn outre, il est bien loin le temps où easyJet était hors la loi selon le code du travail français en employant des salariés à Orly sous contrat britannique. Aujourd'hui, avec près de 1 000 salariés en France, tous sous contrat de travail français, "la compagnie est un employeur responsable, ancré et impliqué dans le  tissu  économique français, aux niveaux local et national", rappelle son service de presse. Mais le renforcement d'easyJet en France ne fait pas que des heureux parmi les acteurs de l'aérien français. Par crainte que la low cost, déjà deuxième compagnie aérienne de l'Hexagone, dépasse un jour la compagnie nationale Air France ? Ainsi, le SNPL Air France ALPA, syndicat des pilotes, a protesté contre l'accueil protocolaire réservé à la directrice générale d'easyJet en demandant la démission du ministre des Transports. air-journal_Air France easyJet Toulouse©Philippe Garcia