Une amélioration de la météo dans le sud de l’Océan indien a permis ce matin la reprise des recherches pour tenter de localiser le Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, alors qu’on attend toujours la première preuve matérielle de son crash. Suite à l’accalmie de la météo et une amélioration de la visibilité, l’AMSA (Australian Maritime Safety Authority) en charge des recherches au sud-est de l’Australie a annoncé ce 26 mars 2014 la reprise des opérations de recherches. Cinq autres pays sont impliqués : les Etats-Unis, la Nouvelle Zélande, le Japon, la Chine et la Corée du Sud. Douze avions au total seront en action aujourd’hui, le premier à avoir décollé de Perth étant un IL-76 chinois, suivi par un P-3 Orion néo-zélandais, deux P-3 australiens, un P-8 Poséidon américain et l’un des deux P-3 sud-coréens arrivés hier. Cinq avions civils sont également déployés, avec à leur bord 34 volontaires des services d’urgence en charge de l’observation visuelle. Côté navires, le brise-glace chinois Xue Long et le HMAS Success australien sont arrivés sur zone mercredi matin, et cinq autres bateaux chinois devraient les rejoindre dans les heures qui viennent. L’AMSA a précisé que les recherches se concentreront aujourd’hui sur trois zones couvrant quelques 80 000 km², là où des débris avaient été repérés à environ 2500 kilomètres de Perth. On en sait aussi un peu plus sur les instruments spécialisés envoyés par les Etats-Unis : le système de détection des enregistreurs de vol Towed Pinger Locator 25, qui peut envoyer et écouter des signaux acoustiques jusqu’à 6000 mètres de profondeur, sera installé demain à Perth sur le navire australien Ocean Shield, qui est attendu sur zone le 5 avril. Les familles des 239 passagers et membres d’équipage du vol MH370 sont toujours en quête d’information, et les paroles hier d’un militaire australien n’ont rien fait pour les calmer : « nous ne cherchons pas une aiguille dans une botte de foin, nous cherchons à localiser la botte de foin », a déclaré Mark Binskin, numéro deux de la défense australienne. La Chine, dont 153 victimes sont originaires, a accentué la pression sur la Malaisie, exigeant que les données satellitaires lui soient fournies, tandis qu’une centaine de membres des familles marchaient hier sur l’ambassade malaisienne à Pékin en criant « assassins » et « menteurs ». Le PDG de Malaysia Airlines Ahmad Jauhari Yahya ne pouvait lui que répéter aux journalistes « nous ne savons pas pourquoi, nous ne savons pas comment, nous ne savons pas comment cette terrible tragédie est arrivée ». Les questions d’argent ont aussi refait surface hier, le quotidien The Telegraph annonçant hier que l’assureur de Malaysia Airlines Allianz avait mis de côté 110 millions dollars pour les familles de victimes. La compagnie, qui assure avoir déjà déboursé 5000 dollars par passager au titre de l’aide financière immédiate, est tenu par la Convention de Montréal à un versement minimum de 176 000 dollars par victime. Mais le « traitement financier » de ces dernières, de 14 nationalités différentes, dépendra bien sûr des avocats – et de là où les procès pour dommages et intérêts seront intentés, les Etats-Unis étant le lieu où les sommes seront les plus élevées.