Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères marocain, a été fouillé à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle en dépit de son passeport diplomatique. Laurent Fabius, son homologue en France, a dû présenter ses excuses, indique le Quai d’Orsay. Rien ne va plus entre le Maroc et la France. Cette fois-ci, « l’affaire » s’est déroulée au sein de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle alors que le ministre marocain des Affaires étrangères y était en transit. Revenant des Pays-Bas où il venait de participer à une conférence sur la sécurité nucléaire, le haut dirigeant marocain a eu le droit à une fouille en règle comme n’importe quel quidam. Il aurait ainsi dû enlever « sa veste, ses chaussures, chaussettes et sa ceinture », selon le quotidien As-Sabah, qui parle de « nouvelle humiliation ». « Mezouar a pourtant présenté son passeport diplomatique et décliné oralement, avant le contrôle, son identité de ministre des Affaires étrangères venant des Pays-Bas où il a participé à une conférence sur la sécurité nucléaire (...) La délégation accompagnant le ministre a été surprise par ce contrôle sans précédent, rapporte le quotidien marocain. Il s'est vu refuser l'accès à la salle d'honneur et signifier que les autorités aéroportuaires devraient être informées une heure avant l'arrivée du VIP pour ouvrir la salle réservée aux personnalités ». « Laurent Fabius a appelé son homologue marocain afin de lui transmettre les excuses des autorités françaises pour le désagrément qui lui a été occasionné alors qu'il transitait à l'aéroport Charles-de-Gaulle », a indiqué vendredi le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, ce dernier reconnaissant des « erreurs ».  « Le ministre a immédiatement demandé aux services compétents du ministère de l'Intérieur et d'Aéroports de Paris que tout soit mis en oeuvre pour faire respecter strictement dans les aéroports français les règles et usages diplomatiques s'appliquant aux ministres des Affaires étrangères comme aux chefs d'Etat et de gouvernement », a-t-il ajouté. L’affaire intervient alors que les relations entre les deux pays sont au creux de la vague, suite à des plaintes en France pour tortures à l'encontre d’Abdellatif Hammouchi, patron des services secrets marocains, entraînant la suspension de toute coopération judiciaire avec la France de la part des autorités marocaines. Le ministre de l’Intérieur marocain a de son côté contre-attaqué en décidant de porter plainte pour dénonciation calomnieuse contre ceux-là même qui avaient porté plainte contre Abdellatif Hammouchi.