La police malaisienne a écarté toute responsabilité des passagers dans la disparition le 8 mars 2014 du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, alors que les recherches se poursuivent ce matin un tout petit plus au nord de la zone précédente. Si la police a recentré hier son enquête criminelle sur les 12 membres d’équipage du vol MH370, son chef Khalid Abu Bakar interrogé par Bernama reconnait qu’elle « n’y verra pas plus clair tant que les boîtes noires n’auront pas été retrouvées », et ne dispose d’aucun élément suspect sur le commandant de bord et le copilote. L’hypothèse d’une prise d’otage ou d’un sabotage par un ou plusieurs passagers semble en tout cas écartée. Les recherches ont repris jeudi matin, huit avions et neuf navires devant parcourir une zone de 223 000 km², à 1680 kilomètres au nord-ouest de Perth, avec une météo plutôt favorable. Angus Houston, patron du Centre de coopération des agences (JACC) australien désormais en charge, a expliqué que les opérations ont été légèrement déplacées vers le nord, en fonction des dernières analyses d’informations qui arrivent continuellement. Et il a briefé le Premier ministre malaisien Najib Razak, qui venait de rencontrer son homologue australien Tony Abbott à la base de recherches. Aucun élément nouveau n’a été rapporté hier, alors qu’approche le 30e jour depuis la disparition du Boeing : un rapport préliminaire d’enquête sera dévoilé lundi prochain, comme l’exige la Convention de l’OACI en cas d’accident aérien. Le directeur général de l’IATA Tony Tyler, de passage à Kuala Lumpur, a par ailleurs annoncé la mise en place d’un groupe d’experts chargé de proposer avec l’OACI des solutions sur un suivi continu des avions, considéré jusque là impossible en raison des coûts d’équipement mais aussi de la bande passante limitée des satellites. Les conclusions sont attendues pour la fin de l’année, a-t-il expliqué, soulignant que « dans un monde où tout mouvement semble sous surveillance, il y a une incompréhension totale face à la disparition d'un avion et à l'incapacité à retrouver les boîtes noires » du vol MH370. Le BEA français avait déjà produit un rapport sur le même sujet, suite au crash du vol d’Air France entre Rio de Janeiro et Paris. En Chine, dont sont originaires deux tiers des passagers du vol MH370, au moins deux sites de vente en ligne de billets d’avions ont depuis le 27 mars cessé de proposer des vols sur Malaysia Airlines : eLong (affilié à Expedia) et LY.com expliquent que leur action durera « jusqu’à ce que la compagnie trouvent un accord avec les familles de victimes », le premier promettant même de verser de l’argent aux familles en ce qui ressemble fort à de la publicité. Des agences de voyage chinoises ont de leur côté annulé des packages vers la Malaisie, affectant du coup le tourisme en Thaïlande et à Singapour. Enfin il a été révélé que le Gulfstream G650 utilisé pour servir de relais de communications sur les zones de recherches appartient au cinéaste néo-zélandais Peter Jackson,  auteur de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Son porte-parole a trouvé « dommage » que le nom du propriétaire soit révélé alors que d’autres avions sont impliqués dans les recherches et que 239 personnes sont toujours portées disparues.