Ce qui aurait pu être un signal émis par les boîtes noires du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, disparu le 8 mars dernier avec 239 personnes à bord, a été détecté hier par une bouée sonar, alors qu’un rapport de l’AAIB explique comment les données de l’enregistreur de conversation du cockpit avaient été perdues après un incident sur un 747 de la même compagnie en 2012. Les « données acoustiques vont nécessiter une analyse plus approfondie », avait immédiatement commenté Angus Houston, le directeur du Centre de coopération australien des agences (JACC) en charge des recherches au large de Perth, après l’annonce du signal enregistré par le P-3 Orion de l’armée de l’air australienne. Mais ce vendredi matin, un communiqué a précisé qu’il ne provenait probablement pas d’un enregistreur de vol, et que l’enquête n’avait donc pas fait de « progrès notable » hier.  L’appareil avait largué une série de bouées sonar, sur une surface de 1300 km² là où le navire ADV Ocean Shield a déjà entendu quatre signaux. Les recherches aériennes et navales ont repris ce 11 avril 2014, 35 jours après la disparition du Boeing de Malaysia Airlines : 15 avions et 13 navires sont impliqués, la zone ayant encore été rétrécie à 46 713 km² (contre près de 58 0000 la veille), 2312 kilomètres au nord-ouest de Perth. Mais si la météo reste clémente, aucun débris n’a été repéré des airs ou repêché jeudi. Coïncidence, l’AAIB (Air Accident Investigation Brach) britannique a publié hier son rapport sur un incident sérieux en août 2012, survenu à bord d’un 747-400 de Malaysia Airlines reliant Londres à Kuala Lumpur. De fortes vibrations ayant été constatées sur un réacteur, les pilotes l’avaient coupé et fait demi-tour. Mais lors de l’approche d’Heathrow, les trois pilotes automatiques s’étaient désengagés, les écrans de contrôle se mettant à clignoter au milieu d’une série de messages d’erreurs. Les pilotes avaient posé l’avion en manuel sans problème (hard landing tout de même), aucune des 362 personnes à bord n’étant blessée. Les enquêteurs ont conclu à une panne mécanique latente d’un Bus Tie Breaker, devenue apparente lors de l’engagement des pilotes automatiques, et entrainant une série de pannes électriques. Mais l’AAIB note aussi que l’enregistreur de conversations du cockpit (CVR) avait continué à fonctionner après l’atterrissage, conduisant à la perte de toutes les données puisqu’il est conçu pour ne conserver que les deux dernières heures de conversation. Les procédures de Malaysia Airlines « n’étaient pas assez robustes pour assurer la préservation des enregistrements », conclut l’AAIB tout en précisant que la compagnie avait mis à jour ces procédures.