La compagnie aérienne Aigle Azur a annoncé l'acquisition de deux Airbus A330-200 pour développer son activité long-courrier, mais a repoussé à l’année prochaine le lancement de sa nouvelle liaison vers la Chine. Dans son communiqué du 15 avril 2014, la compagnie française précise que les deux A330-200 font l’objet d’une lettre d’intention avec la société de leasing Dubai Aerospace Enterprise, et seront livrés en décembre prochain et en janvier 2015. Ils seront configurés pour accueillir 18 passagers dans les sièges-lits de classe Affaires et 247 en Economie, et équipés de réacteurs Pratt&Whitney PW4000. Selon Aigle Azur, l’introduction de ces nouveaux appareils « s’inscrit clairement dans la stratégie de développement du secteur long-courrier annoncée par la compagnie : une stratégie renforcée par le partenariat noué en octobre 2012 avec le groupe chinois HNA, qui s’est concrétisé par une entrée de ces derniers au capital d’Aigle Azur à hauteur de 48% ».
Mais Aigle Azur a dans le même temps reporté au premier trimestre 2015 l’ouverture de sa nouvelle liaison entre l’aéroport de Paris-Orly Sud et Pékin, alors qu’elle devait voir le jour le 28 juin prochain avec trois rotations hebdomadaires opérés par un A330-200 d’Hainan Airlines (34 places en Affaires, 180 en Eco). Cette première liaison long-courrier sera proposée concomitamment à la mise en ligne de ses A330-200 en propre, explique la compagnie qui justifie le report par des tracasseries administratives : elle fait face « de nouveau à une position de blocage concernant le survol du territoire de la Fédération de Russie. Selon l’interprétation des autorités françaises, l’accord aérien signé entre les deux pays en juillet 2001 permet de survoler le territoire russe par la route sud, y compris avec un avion affrété en Chine. Pour les autorités russes, le survol de leur territoire ne peut se faire qu’avec un avion immatriculé en France ». Aigle Azur ne peut donc pas prendre le risque d’être l’otage d’un désaccord entre les deux pays, dans un contexte de relations bilatérales tendues suite à la crise ukrainienne, déclare son PDG Cédric Pastour qui dénonce également l’absence d’avancée dans les négociations entre l’Union Européenne et la Fédération de Russie en ce qui concerne le survol de la Sibérie, une situation « créant une évidente distorsion de concurrence ». M. Pastour précise également : « malgré les difficultés récurrentes que nous rencontrons sur l’interprétation des accords aériens avec la Fédération de Russie, Aigle Azur reste déterminée à se diversifier vers une activité long-courrier, et se réjouit de la mise en place de ce nouveau partenariat avec la société Dubaï Aerospace Entreprise ». Rappelons qu’Aigle Azur avait initialement prévu de lancer le Paris-Pékin à l’été 2013, avant de l’annuler pour les mêmes raisons. Elle précisait en novembre dernier que ses passagers pourront bénéficier à Pékin de « correspondances idéales sur les lignes de Hainan Airlines (Hong Kong Airlines ainsi que 11 autres compagnies du groupe) vers plus d’une vingtaine de destinations en Chine et en Asie, notamment les mégalopoles de Shanghai, Hong Kong et Canton, sans oublier d’autres villes chinoises majeures telles que Chengdu, Wenzhou, Xi’an, Kunming, Chongqing, devenues des destinations stratégiques en matière de trafic affaires et loisirs ». Air France et Air China sont déjà présentes entre les deux capitales.