La nouvelle compagnie aérienne low cost Dobrolet, lancée par Aeroflot, a présenté son premier avion, un Boeing 737-800. Egalement appelée Dobroliot ou Dobrolyot (son nom signifie bon vol), la future spécialiste russe du vol pas cher attend pour la fin du mois son premier monocouloir, un deuxième étant attendu d’ici le lancement des opérations en juin 2014 et six autres avant la fin de l’année. Tous pris en leasing, ils doivent être configurés pour accueillir environ 170 passagers. Des représentants de Dobrolet ont déclaré à Air Transport World que la délivrance du certificat d’opération (AOC) était en bonne voie, sans toutefois préciser la date du vol inaugural, même si le journal explique que la loi russe interdit de lancer une compagnie aérienne avec moins de dix avions. Les législateurs viennent cependant de faire avancer la cause des low cost locales, votant des amendements permettant d’une part l’émission de billets d’avion non-remboursables, et d’autre part le recrutement de pilotes étrangers – non sans contrôle des autorités dans ce dernier cas, même si la Russie ne « produit » pas assez de pilotes pour accompagner l’explosion du transport aérien dans le pays. Annonçant en octobre dernier des prix inférieurs de 40% à la moyenne locale, Dobrolet sera basée à Moscou (Sheremetyevo ou Vnoukovo, l’aéroport n’est pas encore précisé) et desservira initialement des grandes villes comme St Petersburg, Ekaterinbourg ou Samara, les premières liaisons internationales vers Kiev ou Istanbul devant être lancées en 2016. La low cost envisage déjà d’opérer une quarantaine d’appareils d’ici cinq ans, avec un trafic espéré de un million de passagers en 2014, et plus de 10 millions à la fin de la décennie. Le directeur général d’Aeroflot Vitaly Saveliev avait expliqué lors du lancement de Dobrolet qu’elle devait « aider les passagers, en particulier les moins aisés, à devenir plus mobiles ». Son but est bien sûr de concurrence les low cost étrangères comme easyJet, Vueling, Wizz Air, Air Arabia, Norwegian Air Shuttle, Pegasus Airlines, Germanwings ou Flydubai, qui développent lentement mais sûrement leurs réseaux en Russie. Elle sera complètement indépendante du transporteur de l’alliance SkyTeam, ce dernier devant y investir 100 millions de dollars en deux ans. Aucune low cost locale n’opère en Russie depuis la disparition en 2011 Sky Express (première compagnie low cost russe en 2006) et d’Avianova (fondée en 2009). Outre Aeroflot, Transaero a mis en place une offre low cost appelée Discount Class sur les vols intérieurs, tandis qu’UTair veut lancer sa propre filiale qui serait basée à Yermolino, dans l’ouest de la Russie.

air-journal_Aeroflot Dobrolet 737-800 sieges