La fermeture partielle de l’aéroport de Dubaï a poussé la compagnie aérienne Emirates Airlines à réduire ses fréquences sur 41 routes pendant 80 jours, tout en maintenant un service sur l’intégralité de son réseau. Dans son communiqué du 17 avril 2014, la compagnie des Emirats Arabes Unis précise que le début des travaux le 1er mai l’a conduite à « ajuster ses opérations afin de s’accommoder des réductions de trafic à l’aéroport international de Dubaï ». Cela n’aura aucun impact sur les passagers ayant déjà réservé un vol en mai ou juin puisque les changements ont été « intégrés depuis longtemps dans le programme de vols », précise Emirates Airlines dont le PDG Tim Clark assure que les réductions de fréquence ont été en partie compensées par la mise en place d’avions plus gros. Côté flotte, Emirates Airlines va clouer au sol 20 avions en mai, 22 en juin et 22 en juillet ; elle en profitera pour effectuer des opérations de maintenance lourde, dont son premier changement de train d’atterrissage sur un Boeing 777-300ER, l’amélioration de certaines cabines et du système de divertissement à bord, ou la mise à jour de sa Global Communication Suite (GCS), qui requiert pour chaque avion 2200 heures de travail sur la mécanique et l’avionique. Coût estimé par la compagnie à cause des travaux de l’aéroport, où elle représente la moitié du trafic : 197 millions d’euros de revenus perdus. Ce qui n’empêche pas Emirates Airlines de « comprendre et soutenir de tout cœur ces travaux de rénovation, qui augmenteront les capacités de Dubaï et ultimement participeront à l’amélioration de l’expérience des voyageurs ». Elle se doit donc de « regarder à long terme, tout en gérant la douleur à court terme », ajoute le PDG. Les travaux à l’aéroport de Dubaï dureront du 1er mai au 20 juillet, le temps de refaire une beauté à ses installations. La piste sud sera fermée pendant tout le mois de mai, afin d’installer de nouvelles lumières et des taxiways et sorties rapides supplémentaires. La piste nord sera elle entièrement resurfacée, devant recevoir 180 000 tonnes d’asphalte suite à une usure prématurée apparemment due au trop grand nombre d’Airbus A380 l’utilisant. Le gestionnaire de l’aéroport a prévu de déplacer pendant cette période environ 26% du trafic vers Dubai World Central-Al Maktoum, qui a ouvert ses portes en octobre dernier au trafic passager. Ce dernier accueille aujourd’hui des vols des low cost Wizz Air et Jazeera Airways (Koweït City), de Qatar Airways, Gulf Air et Kyrgyzstan Air Company, ainsi que des charters de Condor depuis l’Allemagne ou de Neos Air depuis l’Italie. Pendant les travaux, ces compagnies seront rejointes entre autres par Flydubai, Jet Airways, Transaero, Malaysia Airlines, Royal Brunei Airlines, Philippine Airlines ou Yemenia - tandis qu’Air India, Air India Express, Cebu Pacific ou Pakistan International Airlines seront par exemple « exilées » à Sharjah. Aujourd'hui, dans sa première phrase opérationnelle, l'aéroport Al-Maktoum est capable d'accueillir 7 millions de passagers par an. Mais avec ses six pistes de 4500 mètres (dont une adaptée spécialement à l'Airbus A380) et trois terminaux étalés sur une zone de 140 km2, Al-Maktoum est conçu pour accueillir à terme 120 millions de passagers par an (voire même jusqu’à 160 millions), soit 30% de plus que la capacité d’Atlanta, l’actuel premier aéroport du monde. Cet aéroport fait partie intégrante du Dubaï World Trade Center, un immense complexe commercial à l’échelle d’une petite ville.