La filiale thaïlandaise de la compagnie aérienne low cost long-courrier AirAsia X a été lancée officiellement hier à Bangkok, annonçant pour le mois de juin ses premiers vols à destination de Séoul, suivis de routes vers Tokyo et Osaka. Dix ans après la naissance de Thai AirAsia, filiale locale de la géante malaisienne du vol pas cher, la version long-courrier Thai AirAsia X a été lancée le 22 avril 2014. Basée à l’aéroport de Bangkok-Don Mueang, et initialement dotée d’un Airbus A330-300 (12 sièges-lits de Premium, 365 places en Economie dont la « zone calme » interdite aux enfants de moins de 12 ans) pris en leasing, la low cost lancera le 17 juin prochain un vol quotidien vers Séoul-Incheon. Le départ de Thaïlande est programmé à 8h05 pour arriver à 15h50, le vol retour quittant la Corée du Sud à 16h50 pour atterrir à 20h40. Thai AirAsia X sera en concurrence frontale avec Thai Airways, Asiana Airlines, Korean Air et les low cost Eastar Jet, Jeju Air, Jin Air et T’Way Airlines – toutes décollant ou atterrissant à Suvarnabhumi, le principal aéroport de Bangkok. Les deux prochaines destinations de Thai AirAsia X seront Tokyo-Haneda et Osaka-Kansai « autour du mois de juillet », un deuxième A330 devant rejoindre sa flotte le mois prochain. Elle fera alors face entre les deux capitales à Thai Airways bien sûr, All Nippon Airlines, Delta Air Lines et Japan Airlines, et vers Osaka à Thai et JAL. Notons au passage que ces trois destinations sont déjà proposées par sa maison-mère au départ de Kuala Lumpur – et donc accessibles depuis Bangkok à bord des avions rouges d’AirAsia. A plus long terme, la low cost visera Taïwan, la Chine et peut-être même l’Australie. Le PDG de Thai AirAsia X Nadda Buranasiri a reconnu que la lutte allait être rude, tout en avouant son excitation de lancer la première low cost long-courrier en Thaïlande. La crise politique, donnée pour responsable des maux du transporteur national (8% de passagers japonais et 17% de sud-coréens en moins au premier trimestre pour Thai Airways), ne semble pas l’effrayer : il préfère se baser sur les chiffres des autorités touristiques régionales, qui prévoient en 2014 une hausse de 11% des arrivées du Japon et de 9% de Corée du Sud. De quoi permettre « un coefficient de remplissage moyen de 80% », annonce-t-il, d’autant que les prix seront « entre 20% et 50% moins cher que la moyenne de la concurrence » et qu’il compte sur la notoriété de la marque et son impressionnant réseau en Asie du sud-est pour faire le reste. Un autre concurrent se profile déjà à l’horizon à Don Mueang : NokScoot, coentreprise entre la low cost thaïe Nok Air et Scoot, filiale low cost long-courrier de Singapore Airlines. Les premiers vols sont annoncés pour le deuxième semestre, avec un réseau similaire vers le Japon, la Corée du Sud et la Chine et une flotte composée de deux ou trois Boeing 777-200ER, issus de la flotte de Scoot (qui recevra son premier 787-9 Dreamliner en novembre) mais repeints aux couleurs de Nok. Le groupe AirAsia prépare déjà une troisième filiale long-courrier : Indonesia AirAsia X serait basée à Bali et inaugurerait ses opérations avant la fin de l’année. Rappelons qu’AirAsia X propose déjà 18 destinations : cinq en Australie (Sydney, Adelaïde, Melbourne, Perth, Gold Coast), cinq en Chine (Pékin, Shanghai, Chengdu et Hangzhou, plus Xi’an début juillet), trois au Japon (Osaka et Tokyo, Nagoya à partir de mars), deux en Corée du Sud (Séoul et Busan), Taipei, Katmandou et Djeddah. Elle opère une flotte de 17 A330-300 et en attend 35 supplémentaires, plus dix A350-900 livrables à partir de 2016 – ces derniers devant lui permettre un retour « rentable » vers l’Europe, où elle avait abandonné Paris et Londres en mars 2012 faute de rentabilité.