Les débris retrouvés sur une plage australienne ne proviennent pas du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, disparu le 8 mars avec 239 personnes à bord, alors qu’un robot sous-marin a scanné sans succès 90% de la zone où les autorités pensent avoir localisé l’épave de l’avion. Toujours pas de preuve matérielle que le vol MH370 s’est bien abîmé dans l’Océan indien : la découverte le 24 avril 2014 d’une pièce métallique portant des rivets, sur une plage à 300 km au sud de Perth, n’a rien à voir avec le Boeing disparu, a expliqué ce matin Martin Dolan, un responsable de l'ATSB (Bureau australien de sécurité des transports). Les « photographies détaillées prises par la police ont été examinées très attentivement et nous sommes convaincus qu'elles ne constituent pas des indices dans le cadre des opérations de recherche », a-t-il précisé sur la radio ABC. Autre déception, la onzième plongée du robot sous-marin Bluefin-21 n’a découvert aucun objet digne d’intérêt hier, alors que 90% de la zone ciblée a désormais été cartographiée en 3D, toujours sur un cercle de 10 km de rayon centré sur l’endroit où l’ADV Ocean Shield avait enregistré le 8 avril dernier via le Towed Pinger Locator un signal probablement émis par un enregistreur de vol. Le communiqué quotidien du Centre de coopération des agences (JACC) australien annonçait pour aujourd’hui le déploiement de 11 avions et 11 navires pour les recherches visuelles dans l’Océan indien, sur une surface de 49,567 km² à environ 1584 km au nord-ouest de Perth. Avec un peu plus de prudence au sujet de la météo qu’hier, quand trois avions partis en début de journée avaient dû rebrousser chemin en raison des conditions provoquées par le cyclone Jack (pour jeudi : creux de 4 mètres, visibilité 1 km, pluie violente et plafond bas). Les autorités commencent en tout cas à envisager la suite des opérations, en cas d’échec du Bluefin-21 à localiser l’épave du vol MH370. Le ministre de la défense David Johnston a émis l’hypothèse d’utiliser le robot sous-marin qui avait entre autres repéré le Titanic il y a près de 30 ans ; mais le patron du fabricant de robots utilisés dans l’industrie pétrolière Total Marine Technology expliquait hier que son Typhoon, beaucoup plus gros que le Bluefin-21 et capable de relayer par fibre optique les images filmées par 16 caméras (avec 4 semaines d’autonomie en plongée), n’était idéal « qu’une fois certaine la présence de quelque chose » au fond de l’océan. En Malaisie, le gouvernement a confirmé la mise en place d’une commission d’enquête indépendante internationale comme le veut la Convention de Chicago, en précisant que l’enquête criminelle restera entre les mains de la police malaysienne. Les noms des membres de la commission seront révélés la semaine prochaine.