Le procès des deux pilotes français accusés de trafic de drogue en République Dominicaine,et emprisonnés sans charges, s’est enfin ouvert jeudi, une décision étant espérée sous quinze jours. Treize mois et sept reports d’audience après l’arrestation de Pascal Fauret et Bruno Odos, qui devaient piloter un avion d’affaires dans lequel avaient été découverts 680 kilos de cocaïne à Punta Cana, leur procès a finalement démarré le 8 mai 2014, avant d’être suspendu pour une reprise annoncée lundi prochain. Ils nient toute participation au trafic de cocaïne, découvert le 20 mars 2013 lors d’une opération anti-drogue d’envergure après plusieurs mois d’infiltration par la Direction Nationale de Contrôle des Drogues (DNCD) en collaboration avec la DEA. Trente cinq personnes, notamment des militaires affectés au corps spécialisé de sûreté aéroportuaire, des agents des douanes et des agents de la DNCD avaient alors été arrêtés, ainsi que plusieurs Français - dont les deux pilotes qui s’apprêtaient à effectuer un vol transatlantique en Falcon 50 entre l’aéroport de Punta Cana et St. Tropez, via les Açores. Leurs avocats ont plaidé pour obtenir une libération conditionnelle, voire un non-lieu immédiat, le comité de soutien Association pour Pascal et Bruno expliquant sur les réseaux sociaux que l’accusation n’avait présenté « aucune nouvelle pièce Interrogées par Le Dauphiné, les épouses des pilotes évoquent une affaire « tellement absurde, et une détention (…) si arbitraire que l’on ne peut absolument pas prévoir ce qui peut se passer maintenant », réaffirmant leur souhait « non pas de nous soustraire à la justice mais, au contraire, de nous expliquer » tout en décrivant les deux pilotes comme commençant à perdre espoir alors que leur santé se dégrade. Rappelons que le syndicat SNPL avait appelé en mars un boycott des vols vers la République Dominicaine, avant de le suspendre début avril à l’annonce de la tenue du procès. Il avait justifié son soutien par les points suivants : il s'agissait d'un vol de transport public de passagers, soumis à la même réglementation que n'importe quel vol d'une compagnie régulière. Les deux pilotes effectuaient ce vol en tant que salariés de leur compagnie aérienne (SN-THS) qui les avait désignés pour le faire. La République Dominicaine, en tant que membre de l'Organisation de l’Aviation Civile Internationale, est tenue de scanner l'ensemble des bagages (soute et cabine) de tous les passagers. Ces vérifications sont de la seule responsabilité des autorités locales. Les pilotes d'un vol de transport public sont uniquement tenus de vérifier la masse (poids total de la charge embarquée) et le centrage (répartition des passagers et bagages) de l'avion en s'assurant qu'ils permettent à l'avion de toujours rester dans son domaine de vol ; et en aucun cas les pilotes d’un vol de transport public n’ont de pouvoir de douane ou de police qui les autoriseraient à vérifier le contenu des bagages de leurs passagers.