Les quatre A380 de Transaero Airlines, commandés et livrés à partir du deuxième semestre 2015, desserviront Bangkok et Phuket en Thaïlande, et la République dominicaine. La compagnie privée russe Transaero alignera ses superjumbos A380 sur les routes internationales les plus denses, à savoir Moscou-Bangkok, Moscou-Phuket et Moscou-République dominicaine (Puerto Plata and Punta Cana), indique sa PDG, Olga Pleshakova, lors d’un entretien accordé à Air-Journal au siège de la compagnie privée à Moscou. Une route domestique Moscou-Vladivostok est envisagée si l’aéroport de Vladivostok accepte de recevoir le superjumbo. Les quatre superjumbos de Transaero seront bien configurés pour accueillir 652 passagers en trois classe – un nouveau record de densité. Les passagers les plus aisés pourront choisir entre 12 suites de Première « Imperial Class » (1+2+1 à l’avant du pont inférieur, avec cloisons de séparation amovibles, des tissus aux nuances dorées ou l’assombrissement électronique individuel du hublot, ou les 24 sièges-cocons se transformant en lit plat de Classe Affaires (1+2+1 à l’avant du pont supérieur) – ces deux classes bénéficient en outre de vestiaires dédiés et d’un bar. Les 616 voyageurs en classe Economie seront répartis sur les deux ponts, en 3+4+3 (2+4+2 en haut) avec un espace entre rangées de 31 ou 32 pouces. Tous bénéficieront du système de divertissement embarqué eX3 de Panasonic, et de l’internet haut-débit (12Mb/sec) via satellite Ka-Band. Le total de 652 passagers choisi par Transaero est, à ce jour, de loin le plus élevé des A380 (pour exemple, l’A380 de Korean Air embarque 407 sièges). Qu'en est-il du confort des passagers en Economie ? « Nous offrons des sièges de 32 pouces en classe Economique sur nos A380, avec le même espace et le même confort que les sièges embarqués sur les A380 des autres compagnies », assure Olga Pleshakova, la PDG de Transaero depuis 2001. air-journal-transaero-O-Pleshakova-pictureLancée en 1991 par Olga Pleshakova et son mari,  Transaero a réussi son développement, en devenant aujourd’hui la deuxième compagnie aérienne russe après la compagnie nationale Aeroflot. La compagnie privée bénéficie d’un marché émergent, la Fédération de Russie, avec ses quelque 143 millions d’habitants. Depuis la fin de l’Union soviétique, les Russes sont de plus en plus nombreux à prendre l’avion, sur le réseau domestique pour se rendre d’un bout à l’autre de ce vaste pays et sur le réseau international pour visiter l’Europe ou partir au soleil en Thaïlande, dans les Caraïbes, en Turquie et en Egypte. Trafic et chiffre d’affaires à la hausse Le trafic passagers russe a enregistré un taux de progression de 9% en 2013. Pour sa part, Transaero a transporté au total 12,5 millions de passagers en 2013 vers quelque 190 destinations - dont 80% sont des destinations internationales principalement en Europe et en Asie, mais aussi en Amérique du nord, en Afrique, au Moyen-Orient et dans les Caraïbes. air-journal-transaero-b737-at-VKOPour faire face à la demande du marché russe, Transaero achète à tout va des avions, neufs et d’occasion. Outre les quatre A380 d’une valeur catalogue de 1,57 milliard de dollars, elle a aussi commandé quatre B787 Dreamliner, quatre Boeing B747-8i, huit A320neo, 12 Boeing 737-800 et 6 Airbus A321. Sa flotte compte déjà aujourd'hui  plus d'une centaine d'appareils modernes. Les long-courriers A380 et B787 remplaceront progressivement les B747-400, alors que les A320neo prendront la place des B737-300/400. Pour soutenir l’industrie aéronautique russe, elle a aussi validé l’achat de six Superjet SSJ-100 (et 10 en option), le moyen-courrier de l’avionneur russe Sukhoï. En retour, elle a le soutien de la banque d’Etat russe Vnesheconombank (VEB) pour acheter ses avions auprès d’Airbus et Boeing (Par ailleurs, le gouvernement russe a baissé les tarifs douaniers dans le secteur de l’aérien, favorisant l’acquisition d’avions étrangers). Tout en continuant à rembourser ses crédits qui permettent l’acquisition de sa flotte, Transaero a enregistré un bénéfice de 788 millions de roubles en 2013 contre des pertes en 2012. Son chiffre d’affaires a atteint 105 901 millions de roubles en 2013, en hausse de 15,3% par rapport à 2012. Développement en France « La France est une destination importante pour Transaero. Elle est est très prisée par les touristes et les hommes d’affaires russes », confirme Olga Pleshakova. Sa compagnie dessert quotidiennement depuis deux ans Paris et Lyon après les nouveaux accords signés en 2012 entre La France et la Russie qui avait mis fin au monopole de l’ère soviétique du couple Aeroflot-Air France. Plus de 100000 Russes ont volé sur Transaero pour se rendre en France en 2013. air-journal-transaero-premiere-Boeing-737-with-ImperialLa compagnie privée russe  se permet même d’offrir une classe Première, baptisée « Classe impériale », sur cette liaison moyen-courrier opérée en Boeing B737-800 entre Moscou et Paris. Ce B737-800 qui dessert Paris-Orly accueille 4 passagers en Première, 8 en classe Affaires (43 pouces entre les rangées) et 132 en Economie (34 pouces). La Classe impériale se caractérise par « des sièges extra-larges et confortables », un menu sur les vols au départ de Moscou comprenant « divers plats délicieux de l’un des restaurants les plus luxueux de la capitale russe, Café Pushkin », des « agents VIP ». Outre cette configuration unique du 737-800, les passagers de Transaero auront l’occasion d’utiliser l’accès internet à haut débit à bord. Au-delà de Paris, Transaero a un accord de partage de codes avec Aigle Azur et un accord de vente de billets avec Corsair afin de pouvoir proposer à ses clients des destinations en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest. D’ailleurs, comme le confirme sa PDG Olga Pleshakova, Transaero poursuit sa politique de partage de codes avec de nouvelles compagnies pour offrir encore plus de destinations aux Russes, mais elle n’a pas l’intention, du moins dans l’immédiat, de rejoindre une alliance (SkyTeam, oneworld ou Star Alliance). « Des compagnies comme Etihad ou Emirates se développent très bien sans être membre d’une alliance », cite-elle pour exemple. Discount Class Face à la concurrence des low cost (Aeroflot qui vient de lancer sa fiilale low cost Dobrolet, à l’exemple d’Air France avec Transavia ou Lufthansa avec GermanWings), la compagnie privée russe a mis en place une offre à prix préférentiel appelée « Discount Class ». Laquelle est disponible initialement sur 33 routes au départ de Moscou (mais pas à destination de Paris). Elle est assurée en Boeing 737 (-300, -400 ou -500) configurés en deux classes : la classe supérieure laissant un siège vide entre les deux places réservables (et proposant un tarif réduit pour l’accès au salon d’aéroport à Domodedovo ). Des journaux seront disponibles à bord, ainsi que des produits hors taxe sur les liaisons internationales. De quoi offrir selon la compagnie « une offre équilibrée entre le confort et les prix bas ». En accordance avec la règlementation russe, tous les passagers de la « Discount Class » ont droit gratuitement à des boissons, du thé ou du café, et à des snacks pour les vols de moins de deux heures ou le choix entre deux repas chauds gratuits (durée de vol jusqu’à 4 heures 30). Le prix du billet « Discount Class » inclut en outre un bagage en soute de 10 ou 20 kilos, toujours selon la distance. air-journal-transaero-moscou-aeroportNée il y a 23 ans, ayant réussi son décollage, Transaero se donne aujourd’hui les moyens de s’imposer dans le secteur aérien russe et international. « Nous avons commencé Transaero avec quatre appareils de location, aujourd’hui nous opérons une flotte d’une centaine d’appareils », résume Olga Pleshakova la PDG, diplômée d’un doctorat à l’Institut aéronautique de Moscou.