Trois vols sur quatre devraient être assurés en moyenne à partir de mardi, premier des six jours de grève des contrôleurs aériens, le principal syndicat ayant annoncé hier la levée de son préavis. La DGAC doit publier aujourd’hui ses prévisions. Selon le ministère des transports, « grâce à la levée de ce préavis, les vols seront assurés à 75% en moyenne » pendant la grève prévue du mardi 24 au dimanche 29 juin 2014 inclus, une période qui couvre donc le premier weekend de grands départs pour les vacances d’été.  L'essentiel des perturbations « devrait se concentrer sur les aéroports du sud et les vols à destination du sud de l'Europe et du Maghreb », ajoute le ministère. La compagnie aérienne Air France a prévu d'assurer son programme de vols long-courriers, mais ne sera en mesure de communiquer « les adaptations de notre programme court et moyen-courrier que dans la journée du lundi 23 juin, après réception des instructions données à l'ensemble des compagnies aériennes par la Direction Générale de l'Aviation Civile ». Elle conseille aux voyageurs d'anticiper ou de différer leur départ pour éviter la période du 24 au 29 juin. Ryanair et easyJet, comme tous les transporteurs dont les vols traversent l’espace aérien français, doivent également communiquer sur leur programme de vol dans la journée. Le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA) a en effet annoncé dans un communiqué que « le maintien d’un mouvement de grève de six jours, dans le contexte actuel et au regard des concessions faites par le Gouvernement, n’est plus justifié. C’est donc en pleine responsabilité, conscient des enjeux économiques du pays, mais également convaincu d’avoir obtenu pour la navigation aérienne les avancées nécessaires, que le SNCTA fait le choix de lever son préavis de grève ». La signature du protocole de sortie de crise a été obtenue après 80 heures de discussions selon le syndicat, qui avoue que les avancées obtenues ne sont « certes pas à la hauteur des revendications que nous avions exprimées, mais nous considérons que l’objectif principal est atteint » : les pouvoirs publics auraient ainsi admis la nécessité de « rompre avec une politique aveugle de baisse de coûts », et accepté le principe d’une « corrélation entre les besoins démontrés d’investissements pour le contrôle aérien et la recherche d’un financement adapté à ces besoins ». Selon le SNCTA, le Secrétaire d’état aux transports a décidé d’octroyer des moyens supplémentaires permettant dès 2016 d’améliorer les capacités d’investissements de la navigation aérienne, et soutenu la proposition du syndicat visant à créer « une mission dont l’objectif permettra de construire, avec les contrôleurs aériens, une vision partagée des enjeux, des ressources et des moyens disponibles ». La réaction de l’UNSA-ICNA, troisième syndicat de contrôleurs et à l’origine de la grève, n’a pas tardé : il « regrette la capitulation du SNCTA dans la bataille », et maintient son mot d’ordre. Après avoir négocié tous le weekend, l’Union Nationale des Syndicats Autonomes - Ingénieurs du Contrôle de la Navigation Aérienne appelle les ICNA à se montrer « solidaires et mobilisés, sans se laisser duper par de simples effets d’annonce destinés à repousser à plus tard des décisions qui doivent être prises aujourd’hui, qui plus est sans cadrage ». Rappelons que les deux syndicats entendaient protester contre le plan européen de performance pour la période 2015-2019, qui vise à faire baisser les coûts des prestataires de contrôle aérien sur le vieux continent. Ils accusent la Commission européenne de vouloir baisser excessivement ces coûts, dans le cadre du projet Sesar de modification du ciel unique européen. Craignant la privatisation à terme de certains services annexes (météo ou maintenance), ils réclament des garanties sur l’emploi, les salaires et les retraites, ainsi qu’un taux unitaire de la « redevance en route » qui financerait le renouvellement des systèmes de gestion de trafic aérien. Une table ronde sur les enjeux et les évolutions du contrôle aérien doit lancée par le secrétaire d’état aux transports dès la première semaine de juillet.