La compagnie aérienne Air France maintiendra mardi l’intégralité de son programme de vols long-courriers et 90% du moyen-courrier, tandis que les low cost easyJet et Ryanair ont détaillé leurs annulations au premier des six jours de grève lancés par un syndicat de contrôleurs aériens. La Direction Générale de l'Aviation Civile ayant demandé aux transporteurs d'adapter leur programme de vols au départ et à l'arrivée de certains aéroports français, avec jusqu’à 20% de rotations supprimées principalement vers le sud, la compagnie nationale française a précisé son programme pour ce mardi 24 juin 2014. Air France prévoit d'assurer la totalité de ses vols long-courriers au départ ou à destination de Paris, et plus de 90% de ses vols court et moyen-courriers (France-Europe) avec des adaptations à prévoir, des retards et annulations de dernière minute n’étant pas à exclure. Un communiqué précise qu’en « cette période de grands départs, les équipes en aéroports et les services commerciaux d'Air France sont mobilisés pour informer les clients et limiter les désagréments que pourrait provoquer ce mouvement ». En cas d'annulation ou de retard, Air France dispose du service AF Connect informant directement ses clients sur leur téléphone portable, leur smartphone ou par e-mail à partir du moment où ces contacts ont été indiqués à la compagnie. AF Connect est gratuit et disponible dans 13 langues pour tous les passagers dans le monde. Chez easyJet, on explique avoir été contraint d’annuler environ 25% des vols prévus mardi, en particulier au départ de Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Paris-Orly et Charles de Gaulle. Tous les clients touchés seront informé par SMS et email, et les dernières informations peuvent être trouvées sur la page easyJet.com. Un transfert gratuit ou le remboursement complet de la réservation sera proposé pour les vols annulés. « Nous recommandons fortement à nos clients qui souhaiteraient continuer à voyager et veulent re-réserver avec easyJet d’éviter de le faire entre le 24 et le 30 juin puisqu’il est fort probable qu’il y ait des perturbations additionnelles qui mèneront à de nouvelles annulations », ajoute la low cost. Ryanair a de son côté supprimé préventivement 26 vols ce mardi, en particulier depuis Paris-Beauvais (rotations vers Figari, Tanger, Rabat, Malaga, Saragosse, Barcelone ou Porto), mais aussi à Marseille (Rome, Nantes, Cagliari, Palma de Majorque, Rabat). La low cost irlandaise a réitéré son appel à une interdiction de grève dans le contrôle aérien, dont « un petit nombre prend en otage les passagers ordinaires », appelant l’Europe à suivre l’exemple américain – ou alternativement ouvrir le contrôle du ciel français aux pays voisins, qui prendraient le relais « pendant que les contrôleurs français font grève comme tous les étés ». Ces trois compagnies ne sont bien sûr pas les seules affectées : à Orly par exemple, TAP Portugal, Alitalia, Royal Air Maroc, Aigle Azur, Iberia ou Vueling affichent des vols annulés. Il en est de même à CDG pour Luxair, à Lyon pour HOP!, British Airways, à Marseille pour Lufthansa et Twin Jet, à Nice pour Turkish Airlines ou Air Nostrum… Dans tous les cas, il est recommandé de vérifier les informations sur les vols opérés avant de se rendre à l'aéroport. La FNAM, regroupant tous les acteurs de la chaîne du transport aérien, condamne avec la plus grande fermeté ce nouvel appel à la grève qui couvre le premier week-end de grands départs pour les vacances d’été, d’autant plus qu’à cette période de l’année, les engagements en réservations sont très forts. « Au regard de la situation du secteur en France, dont la santé économique reste fragile, ce mouvement social va impacter essentiellement, et une fois de plus, les compagnies aériennes françaises et leurs passagers. Comme ce fut le cas en 2013 (grève en juin puis en octobre), et encore en janvier dernier, ce nouveau mouvement social, même si ses effets semblent désormais se limiter aux seules dessertes vers le sud, entraînera, au plus mauvais moment de l’année, des perturbations avec retards et annulations de vols et viendra pénaliser les clients, les compagnies aériennes basées en France et leurs sous-traitants ». La FNAM rappelle que « depuis 12 ans, le pavillon français ne cesse de perdre des parts de marché et subit un déficit de compétitivité du fait de prélèvements fiscaux et sociaux lourds : application de la taxe Chirac au seul secteur aérien, hausse de la TVA sur le domestique de 7,5% à 10%, taxes et redevances de toutes sortes, autant de retenues qui contribuent à asphyxier économiquement le secteur ».