Une amende de 200 000 euros a été requise contre la compagnie aérienne low cost Ryanair, au dernier jour de son procès en appel pour travail dissimulé dans son ancienne base de Marseille, le jugement étant attendu fin octobre. Le montant de l’amende requise le 25 juin 2014 par l’avocate générale devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence est exactement le même que celui du premier jugement à l’automne dernier. Isabelle Pouey a aussi requis la condamnation de Ryanair sur les autres éléments du dossier, dont le prêt illicite de main d'œuvre, l’emploi illicite de personnel et l’entrave aux instances représentatives du personnel. Pour elle, la low cost opérait bien une base pérenne à l’aéroport de Marseille-Provence entre 2007 et 2010, et à ce titre les 127 salariés auraient dû être déclarés en France. « Si on ne fait pas de profit sur les billets, il faut qu'on le fasse ailleurs ; c'étaient les salariés qui étaient low cost, voire très low cost », a-t-elle déclaré. L’avocat de Ryanair Luc Brossolette a de son côté dénoncé « la caricature » faite de Ryanair, rappelant que les employés de la base étaient déclarés à la Sécurité sociale irlandaise et donc dispensés de cotiser en France. Marseille-Provence n’était qu’une « base opérationnelle où rien ne se décide, sans contact commercial et sans signature de contrat », a-t-il argumenté. Le jugement a été mis en délibéré au 28 octobre. On rappellera qu’en octobre dernier, le tribunal correctionnel avait condamné Ryanair à payer non seulement 200 000 euros d'amende, mais aussi près de 9 millions de dommages et intérêts à l’URSAFF, les caisses de retraite, Pôle Emploi ou des syndicats de personnel navigant. LA low cost avait fermé sa base de Marseille début 2011 après l’ouverture d’une information judiciaire, sans pour autant arrêter de desservir la cité phocéenne. Elle y propose aujourd’hui 37 routes.