La compagnie aérienne low cost AirAsia va s’allier avec une entreprise de commerce en ligne pour lancer une filiale au Japon, sa deuxième tentative dans le pays après l’échec en 2013 de la coentreprise avec All Nippon Airways. La spécialiste malaisienne du vol pas cher a confirmé le 1er juillet 2014 son projet de partenariat avec Rakuten, troisième acteur mondial du commerce en ligne qui possède une filiale de réservation de voyages (et PriceMinister entre autres), qui prendra 18% d’un capital de départ de 69 millions de dollars. Lors d’une conférence de presse à Tokyo, le directeur général de la filiale Yoshinori Odagiri a indiqué que d’autres investisseurs japonais étaient associés au projet (Alpen 5%, Octave Japan Infrastructure Fund 19%, Noevir Holdings 9%), les 49% restant allant au groupe AirAsia. La filiale s’appellera de nouveau AirAsia Japan, et disposera initialement de cinq Airbus A320 et proposera « dès l’été 2015 » des vols intérieurs et internationaux, mais la rumeur d’une base à l’aéroport de Nagoya-Chubu Centrair (où atterrissent déjà les avions d’AirAsia X) n’ pas été confirmée. Le PDG du groupe AirAsia Tony Fernandes s’est dit « très excité de faire son retour dans le ciel du Japon », et « plus confiant que jamais dans la capacité d’AirAsia Japan avec ses nouveaux investisseurs de réaliser sa vision d’une révolution dans le segment low cost au Japon ». L’équipe de la filiale japonaise a déjà entrepris les démarches auprès des autorités locales pour obtenir les licences et autorisations nécessaires. Cette deuxième tentative d’implantation au Japon survient moins d’un an après le divorce entre AirAsia et All Nippon Airways, qui s’étaient alliés en 2011 pour lancer AirAsia Japan. Tony Fernandes avait alors déclaré : « j’ai beaucoup de respect pour ANA mais il est temps pour nous de se séparer, afin que nous puissions nous concentrer sur ce que nous savons faire de mieux : gérer une vraie low cost ». La gestion des coûts était au cœur du problème entre les deux compagnies, l’encadrement de la filiale japonaise provenant principalement d’All Nippon Airways (y compris le PDG et le directeur financier). Du côté de la compagnie de Star Alliance, on estimait que l’échec était dû à un site internet « peu intuitif » et à une politique commerciale peu efficace. ANA avait alors récupéré les quatre A320 basés à Tokyo-Narita, et renommé la compagnie en Vanilla Air (rappelons qu’elle a une autre filiale low cost, Peach Aviation, lancé le 1er mars 2012 depuis Osaka). Dirigé par la quatrième fortune du Japon, Hiroshi Mikitani, Rakuten espère ainsi booster les ventes de son site de voyages. La nouvelle alliance n’a pas tellement surpris au Japon, où la plus grande low cost, Skymark Airlines, avait été lancée en 1996 par le voyagiste H.I.S. Les low cost ne représentent pas plus de 3% du marché aérien au Japon, contre 50% en Asie du sud-est ou 30% aux USA. On rappellera qu’AirAsia India vient d’être lancée par le groupe malaisien en Inde, après l’établissement de filiales en Thaïlande, aux Philippines, en Indonésie – et de celle dédiée au long-courrier, AirAsia X.