Alors que le 3ème et dernier fuselage d’un B737 a été retiré de la rivière Clark Fork dans le Montana aux Etats-Unis, l’avionneur américain étudie comment il va pouvoir rattraper les retards dans son programme de livraison. Le 3 juillet dernier, un train et 19 wagons avec six fuselages de 737, des panneaux du fuselage de B777 ainsi que des parties d’ailes de B747, ont déraillé, laissant notamment s’échapper trois fuselages entiers du monocouloir vedette  dans la rivière, à la plus grande surprise des rafteurs, habitués de l’endroit. Boeing n’a pas indiqué combien des six fuselages de B737 pourraient être sauvés de la casse, mais elle examine le moyen avec le sous-traitant Spirit AeroSystems, qui les a fabriqués, de trouver un créneau de production afin de les remplacer au plus vite. « Il  y a beaucoup de points communs entre nos compagnies aériennes clientes, mais pas au point que vous puissiez substituer un fuselage par un autre », a déclaré Pat Shanahan, senior vice président responsable des programmes d’aviation commerciale, dans une interview. Notre intention sera de le faire, mais ce n'est pas quelque chose que vous pouvez faire en seulement quelques jours ou semaines. » Boeing est donc en discussions avec les compagnies aériennes à qui les fuselages étaient destinés ainsi qu’avec l’usine de Spirit AeroSystems, afin de connaître les solutions permettant de compenser ce trou dans ses lignes d’assemblage de Renton et d’Everett dans l'Etat de Washington. Spirit AeroSystems, que Boeing a cédé en 2005 à la firme canadienne Onex Corporation, construit 70 % des 737 (dont le fuselage enter sans les ailes) dans son usine de production tentaculaire de Wichita dans le Kansas. Les wagons de marchandises passent ensuite par Kansas City, le Nebraska,  le Wyoming, un voyage de près de 3 700 km à travers principalement des plaines reculées et des déserts. C’est le premier incident majeur de ce train de marchandises pas comme les autres. En 2011, une tornade avait malgré tout délogé deux fuselages de 737 lors de sa traversée du Nebraska, Etat au centre des États-Unis. Et l’année suivante, une nouvelle tornade frappant l’usine de Wichita, avait également entraîné sa fermeture pendant une semaine. Surtout, ce malencontreux déraillement intervient alors que Boeing connaît une demande sans précédent pour son B737 fétiche grâce notamment à sa remotorisation. L'avionneur prévoit de porter sa cadence de production de 42 unités par mois aujourd'hui à 47 en 2017.