Plusieurs compagnies aériennes ont annoncé dès hier l’annulation de vols vers l’Ukraine suite à l’accident d’un avion de Malaysia Airlines, apparemment touché par un missile au-dessus d’une zone contrôlée par les séparatistes pro-russes. Ces derniers ont promis d’aider l’enquête sur les raisons du crash. Alors que l’AESA a fermé l’espace aérien au-dessus de l’est de l’Ukraine suite à l’explosion le 17 juillet 2014 du vol MH17, qui reliait Amsterdam à Kuala Lumpur avec 298 personnes à bord, plusieurs compagnies n’ont pas attendu cette décision : Aeroflot a supprimé dès hier deux vols vers Odessa et ce matin un autre vers Kiev, Rossiya a annulé une rotation depuis St Petersburg, tandis que les low cost Air Arabia et Flydubai (qui avaient déjà réduit ou suspendu leur présence à Donetsk, Odessa ou Kharkiv), ont renoncé dès hier à desservir l’aéroport de la capitale Kiev. Emirates Airlines, qui venait juste d’annoncer pour début août la suspension de sa route vers Kiev, a fait faire demi-tour hier à son vol EK171 – et ne se posera plus en Ukraine jusqu’à nouvel ordre. L’aéroport Boryspil était toujours ouvert ce matin, accueillant depuis l’étranger des avions d’Air France, Lufthansa, British Airways, Swiss, Turkish Airlines, Norwegian, LOT Polish Airlines, CSA Czech Airlines, airBaltic, AZAL – et bien sûr ceux de Ukraine International Airlines. Les séparatistes pro-russes ont promis vendredi matin à l’OSCE de protéger la zone du crash jusqu’à l’arrivée des enquêteurs internationaux qui bénéficieront d’un « couloir humanitaire », ajoutant qu’ils « coopèreront » avec les autorités ukrainiennes. Un des deux enregistreurs de vols a été récupéré par des secouristes « officiels », l’autre ayant apparemment été trouvé jeudi par les séparatistes et « envoyé à Moscou » à en croire l’agence Interfax-Ukraine. Pris en photo à Schiphol par un passager néerlandais qui a mis la photo en ligne sur Twitter « au cas où il devrait disparaître », le 777-200ER de Malaysia Airlines n° 9M-MRD était configuré pour accueillir 35 passagers en classe Affaires et 248 en Economie et équipé de réacteurs Rolls Royce Trent 800. Il était sorti des usines de Boeing en juillet 1997, et avait depuis effectué 75 322 heures de vols en 11 434 sorties. Il avait passé sans problème une visite de maintenance le 11 juillet dans les installations de Malaysia Airlines à l’aéroport de Kuala Lumpur. D’après le Sydney Morning Herald, une centaine des 283 passagers du vol MH17 se rendaient à Melbourne pour assister à une conférence mondiale sur le sida. Au moins deux familles ont raconté comment elles avaient évité de peu la catastrophe : un homme ne pouvant voyager avec sa femme et son bébé à changé leurs billets du vol MH17 à la rotation du soir, tandis qu’un cycliste néerlandais affirmait avoir choisi au dernier moment un vol 300 euros moins cher ne partant que dimanche soir. Même si elle ne semble en rien responsable de la catastrophe de jeudi, des questions se posent aussi sur l’avenir Malaysia Airlines qui a déjà du mal à se remettre de la disparition en mars dernier du vol MH370 entre KLIA et Pékin (239 victimes). Le cours de son action a plongé de 11% vendredi à la bourse de Kuala Lumpur – elle a perdu un tiers de sa valeur par rapport à fin 2013.