Une semaine de combats entre milices libyennes pour le contrôle de l’aéroport de Tripoli a fait plus de 47 morts et 120 blessés dont des civils, plusieurs avions étant en outre détruits par des tirs de roquettes. Les forces contrôlant l’aéroport, originaires de Zentan au sud-ouest de la capitale de Libye, semblent avoir repoussé le 20 juillet 2014 une nouvelle attaque de miliciens venus de la région de Misrata et d’autres groupes islamistes. Mais les tirs de mortier, de roquettes et d’armes lourdes ont entrainé la mort d’au moins cinq civils dimanche. Au moins deux avions ont été complètement détruits dans les combats, un Airbus A330-200 de la compagnie aérienne Afriqiyah Airways et un Bombardier CRJ900 de Libyan Airlines – les deux transporteurs parlant désormais d’une flotte endommagée à 90% sur l’aéroport. L’aéroport de Tripoli est fermé depuis dimanche dernier, date de la première attaque des miliciens de Misrata, sans aucune perspective de réouverture rapide. L’Union européenne a rappelé que « les attaques contre les aéroports civils constituent une violation du droit international », mais aussi souligné sa préoccupation face à une prolongation du conflit : elle appelle toutes les parties « à la retenue et au dialogue ». Les résultats des élections législatives de juin dernier doivent être annoncés ce lundi, et l’appel de l’UE semble avoir bien peu de chance d’être entendu. Outre ceux des deux transporteurs libyens, l’aéroport de Tripoli accueille en temps normal les avions de Tunisair, Royal Air Maroc, Air Algérie, Syphax Airlines, ainsi que ceux de British Airways, Alitalia, Emirates Airlines, Qatar Airways, Egyptair, Turkish Airlines, Air Malta ou Royal Jordanian entre autres. Il avait déjà été le théâtre d’affrontements entre miliciens en juin 2012, et la tension continuelle dans le pays a par exemple poussé Austrian Airways à suspendre indéfiniment ses vols vers la capitale libyenne.