Les boîtes noires du Boeing de la compagnie aérienne Malaysia Airlines qui s’est écrasé jeudi dernier dans l’est de l’Ukraine ont été remises aux autorités malaisiennes, tandis que les corps des 298 victimes étaient transférés vers Kharkiv pour identification. Le 21 juillet 2014 a enfin vu un début de coopération entre les séparatistes pro-russes et les enquêteurs internationaux cinq jours après l’écrasement du vol MH17 reliant Amsterdam à Kuala Lumpur, apparemment touché par un missile sol-air. Les deux enregistreurs de vol du Boeing 777-200ER ont été remis par le « gouvernement » de la République autoproclamée de Donetsk à six officiels malaisiens, selon qui ils sont intacts et n’ont souffert que de « dégâts mineurs ». Les boîtes noires ne révèleront bien sûr pas l’origine du missile si telle est la raison du crash, mais permettront peut-être d’écarter tout autre scénario comme celui d’une bombe à bord ou d’un problème technique. Les corps de l’ensemble des victimes du vol MH17 ont été récupérés lundi, et après inspection par des enquêteurs néerlandais ont commencé le lent voyage en train réfrigéré vers Kharkiv, en zone sous contrôle du gouvernement ukrainien, d’où un avion militaire les rapatriera aux Pays-Bas – toujours accompagnés d’enquêteurs malaisiens. Kiev s’est dit prêt à transférer la responsabilité de l’enquête aux pays occidentaux, et notamment aux Pays-Bas d’où étaient originaires la majorité des victimes; deux premiers enquêteurs allemands spécialisés dans les accidents aériens sont arrivés dans la capitale ukrainienne (4 ressortissants allemands se trouvaient à bord du vol MH17). Les séparatistes ont aussi annoncé hier un cessez-le-feu dans un rayon de 10 km autour de la zone du crash. Mais à 60 km de là, les combats reprenaient à Donetsk, faisant au moins cinq morts, le gouvernement ukrainien affirmant que ses forces n’étaient pas impliquées (« des groupes pro-ukrainiens auto-organisés » selon la version officielle). Les accusations sur la responsabilité du crash ont continué de toute part hier, la Russie en particulier mettant au défi les Etats-Unis et l’Ukraine de « montrer les preuves » d’un tir de missile par les séparatistes, et affirmant qu’un avion de chasse ukrainien se trouvait à entre 3 et 5 km du Boeing de Malaysia Airlines au moment de l’accident. Les Nations Unis ont adopté à l’unanimité la nuit dernière une résolution condamnant l’attentat du vol MH17 et appelant à une en quête internationale « approfondie et indépendante » sur les circonstances du drame, tout en exigeant des séparatistes qu’ils s’abstiennent de toute action « compromettant l’intégrité du site ».