La Commission européenne a demandé aux compagnies aériennes low cost Ryanair et Transavia de rembourser quelques 10 millions d’euros versés par les aéroports d’Angoulême, Nîmes et Pau, considérés comme des aides publiques illégales. La Commission européenne a adopté le 23 juillet 2014 six décisions concernant des aides publiques octroyées à des aéroports et à des compagnies aériennes en France et en Allemagne, concluant tout d’abord que les trois aéroports français avaient versés des aides incompatibles avec les règles de la concurrence. La spécialiste irlandaise du vol pas cher devra donc rembourser 6,4 millions d’euros versés par l’aéroport de Nîmes (entre 2000 et 2010), 2,4 millions versés par Pau (entre 2003 et 2011) et environ 868 000 euros versés par Angoulême en 2008. De son côté, la filiale low cost néerlandaise d’Air France-KLM va devoir rembourser 400 000 euros versés par Pau en 2006. L’analyse de la Commission a démontré que Ryanair et Transavia « ont payé des montants inférieurs aux coûts supplémentaires liés à leur présence dans l’aéroport. Ces compagnies aériennes ont donc bénéficié d’un avantage économique injustifié, faussant la concurrence dans le marché unique. La France doit maintenant récupérer ces aides incompatibles auprès des entreprises qui les ont reçues afin de rétablir des conditions de concurrence équitables ». En ce qui concerne les aides d’état aux aéroports, la Commission « a pris en considération l’importance des aéroports régionaux pour l'accessibilité et le développement économique locaux » ainsi que la nécessité de maintenir des conditions de concurrence équitables dans le secteur. Elle a donc autorisé les aides d’état octroyées aux aéroports de Dortmund, Leipzig Halle, Niederrhein-Weeze, Pau, d'Angoulême et Nîmes, estimant qu’elles étaient « conformes à ses lignes directrices ». Mais elle a a également élargi le champ de son enquête concernant une possible aide d’État en faveur de Ryanair à l’aéroport de Klagenfurt (Autriche). Ryanair a annoncé son intention de faire appel de la décision de la Commission concernant les aides perçues à Angoulême (dont elle est partie en 2009), à Pau (qu’elle a quitté en mars 2011) ou à Nîmes (où elle propose toujours quatre routes). La low cost affirme en effet que ses « arrangements » avec ces trois aéroports étaient en accord avec les règles européennes en matière de concurrence. Mais elle s’est dans le même temps félicitée de voir l’Europe « confirmer que ses accords avec Weeze sont en conformité » avec ces mêmes règles, comme auparavant dans les cas « d’Aarhus, Bratislava, Charleroi, Marseille, Berlin-Schönefeld et Tampere ».