Les enregistreurs de vol du MD83 de Swiftair, qui s’est écrasé au Mali jeudi dernier lors d’un vol pour le compte d’Air Algérie entre Ouagadougou et Alger, vont être analysés par le BEA en France, d’où étaient originaires 54 des 118 victimes. L’une des deux boîtes noires du vol AH5017 est en relativement bon état alors que l’autre est assez fortement endommagée, a déclaré Rémi Jouty, directeur du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) aux médias français le 27 juillet 2014, ajoutant qu’il lui était impossible de dire si et quand les données pourraient être extraites puis analysées – un processus qui prend de toute façon « plusieurs semaines voire plusieurs mois ». Il a aussi rappelé qu’il est « trop tôt » pour faire la moindre hypothèse sur les raisons du crash, alors que la mauvaise météo a été mise en avant « mais ne peut à elle seule expliquer le drame » - les réactions des pilotes . Il garde cependant « bon espoir de connaître la vérité ». Les enregistreurs retrouvés vendredi et samedi près de Goussi, entre Gao et la frontière du Burkina Faso, ont été remis aux autorités maliennes qui les ont transférées hier soir vers la France. Le directeur du BEA a d’autre part confirmé le scénario d’un impact « à forte énergie, donc à forte vitesse » résultant en la désintégration de l’avion au sol avec des débris éparpillés sur un rayon restreint : en clair, pas de tentative d’atterrissage ou de vol plané. Une explosion en vol (causée par une panne technique ou une bombe) aurait envoyé des débris sur plusieurs kilomètres, comme par exemple dans le cas du vol MH17 de Malaysia Airlines au dessus de l’Ukraine. Mais cet impact a aussi entrainé la désintégration des corps, soulignait le président burkinabé Blaise Compaoré, rendant d’autant plus difficile l’identification des victimes. Au Burkina Faso, des tests ADN ont déjà commencé sur les proches des victimes. En France, où les drapeaux seront en berne pour trois jours à partir de ce matin, le président a annoncé samedi que « tous les corps de tous les passagers de ce vol » seront envoyés vers l’hexagone pour identification, « lorsque ce sera possible ». Procédure normale en cas d’accident aérien, une enquête préliminaire pour « homicides involontaires » a été ouverte dès jeudi à Paris, le Burkina Faso et la Mali lançant des enquêtes similaires. Rappelons qu’outre les 54 Français figuraient parmi les victimes 24 Burkinabés, huit Libanais, six Algériens, les six membres d’équipages espagnols, cinq Canadiens, quatre Allemands, deux Luxembourgeois, un Belge, un Camerounais, un Egyptien, un Malien, un Nigérien, un Ukrainien, un Roumain et un Suisse.