Le BEA a extrait les données de l’un des enregistreurs de vol du McDonnell-Douglas MD83 de Swiftair, qui s’est écrasé au Mali lors d’un vol pour le compte de la compagnie aérienne Air Algérie, tandis que le ministère français des Affaires étrangères annonçait que les pilotes avaient tenté de faire demi-tour. L’enquête sur les conditions du crash du vol AH5017 jeudi dernier près de Gossi dans le nord-est du Mali, qui a fait 118 victimes dont 54 Français, progresse peu à peu. Dans un communiqué du 28 juillet 2014, le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) annonce avoir « pu rapidement extraire les données de l'enregistreur de paramètres. Un travail de décodage et d'analyse détaillée de ces données va à présent s'engager avec les membres de la Commission d'enquête malienne ». L'enregistreur phonique a « été endommagé par les conditions d'impact », précise le BEA, qui continue à travailler dessus pour en extraire les données. Les deux boîtes noires (enregistreur de paramètres Flight Data Recorder, FDR, et enregistreur phonique Cockpit Voice Recorder, CVR) avaient été retrouvées le 25 juillet et remises officiellement aux enquêteurs français lundi matin. Comme à son habitude, le BEA rappelle que seul le Président de la Commission d'enquête du Mali est habilité à communiquer sur le résultat des travaux en cours et sur les prochaines étapes de l'enquête. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a tenu hier un point de presse pour annoncer savoir « d'une façon certaine que la météo était mauvaise cette nuit-là », et ajouter un nouvel élément : « on sait désormais que l'équipage a demandé à se dérouter, puis à rebrousser chemin, puis le contact a été perdu ». Tout en rappelant qu’il est trop tôt pour « livrer des certitudes », il est aussi revenu sur le lieu du crash (environ 300 mètres sur 300, jonché de petits débris) où le travail pour récupérer les corps des victimes est extrêmement difficile : « les restes sont pulvérisés et la chaleur est accablante, avec en outre des pluies, et l’extrême difficulté des communications et des transports », a-t-il précisé. Et de rappeler la priorité absolue que représente l’identification des corps, un coordinateur devant être nommé pour gérer els contacts avec les familles de victimes. En Algérie, le gouvernement a annoncé hier avoir pris des mesures d'accompagnement des familles de victimes du vol AH5017, qui reliait Ouagadougou à Alger, parmi lesquelles un accompagnement psychologique. La compagnie Air Algérie, qui avait affrété le MD83 espagnol, a reçu des instructions pour prendre en charge les indemnisations des ayants droits, tandis que les autorités religieuses annonçaient pour vendredi prochain une « prière des absents » dans toutes les mosquées du pays afin que les familles puissent commencer à faire leur deuil. Le gouvernement a aussi rappelé que le BEA avait « toujours été sollicité par l'Algérie pour ce genre de situations ».