Aucune information sur le contenu des boîtes noires n’a été communiqué depuis le crash du MB83 opéré par Swiftair pour le compte de la compagnie aérienne Air Algérie, a rappelé hier le BEA, alors que les tentatives d’explication se multiplient dans les médias pour expliquer les raisons de l’accident du 24 juillet qui a fait 118 victimes dont 54 Français dans le nord-est du Mali. Le communiqué du 31 juillet 2014 publié par le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) sonne comme un rappel à l’ordre : « des tentatives d'explication du déroulement de l'accident circulent actuellement dans les media et il est parfois suggéré que ces explications résulteraient des paramètres de vol issus du Flight Data Recorder récemment lu dans les locaux du BEA. Le BEA alerte les journalistes sur le fait que ces tentatives d'explication ne s'appuient nullement sur ces enregistrements. En effet, leur exploitation est toujours en cours et aucune information sur leur contenu n'a été communiquée ». France 3 citait en effet des experts ayant « analysé les données de l’altimètre après avoir commencé à examiner la première boîte noire de l’appareil », qui « considéreraient » que le vol AH5017 a été pris en tenaille entre deux orages très violents : la dérive de profondeur aurait été « altérée », l’avion « fortement secoué » tombant en trois minutes et s’écrasant « à une vitesse de 1.000 km/h ». Le général burkinabè Gilbert Diendéré, coordinateur de la cellule de crise, avait déjà mentionné la chute en trois minutes, mais en se basant sur des images radars. La réaction du BEA va plus loin que celle de l’OVV néerlandais : chargé d’examiner les boîtes noires du vol MH17 de Malaysia Airlines, qui s’est écrasé dans l’est de l’Ukraine faisant 298 morts, l’organisme avait juste refusé de commenter les affirmations de Kiev selon qui les enregistreurs prouvaient la thèse du missile ayant détruit l’appareil en plein vol. L’OVV avait déclaré lundi qu’il préfère « attendre d'avoir une idée plus complète de ce qui s'est passé, plutôt que publier des fragments d'information ici et là ». Le BEA devrait fournir un premier rapport intérimaire en septembre. Sur le site du crash près de Gossi au sud-ouest de Gao, les enquêteurs poursuivent leur enquête : selon le Monde, ils auraient déjà récupéré plus d’un millier d’échantillons, dont l’analyse « nécessitera entre trois et cinq mois pour arriver aux premières identifications ». En ce qui concerne l’identification des corps, le directeur de la police judiciaire à Alger parlait hier de processus qui prendra « des semaines, des mois et peut-être des années », tout en réaffirmant sa confiance dans le fait que les 118 victimes seront identifiées grâce aux analyses ADN.