Les enregistrements de l'une des boîtes noires du vol AH 5017 d'Air Algérie sont "inexploitables", selon le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé de l'enquête du crash au Mali qui a fait 118 morts.

Dans l'une des boîtes noires, qui contient les enregistrements sonores des conversations de l'équipage (CVR ou Cockpit Voice Recorder), "la bande magnétique était un peu endommagée. Elle a pu être extraite. Le laboratoire du BEA a pu remettre en état cette bande magnétique. Malheureusement les enregistrements se révèlent à ce jour inexploitables", a déclaré aujourd'hui lors d'une conférence de presse Rémy Jouty, le directeur du BEA. "Je ne sais pas si nous arriverons à sortir une information ou pas", a-t-il ajouté.

Heureusement, l'autre boîte noire, qui contient les données de navigation du vol (DFDR ou Digital Flight Data Recorder), est exploitable. Ce qui a permis au BEA de reconstituer la trajectoire de l'appareil. Les enquêteurs estiment qu'une seconde avant le crash l'appareil allait à une vitesse de 740 km/h à une altitude de seulement 490 mètres. Ils confirment un choc très violent à la verticale de l'appareil, après une série de forts virages sur la gauche. "Quand on voit la trajectoire, cela conduit à penser que l'avion ne s'est pas désintégré en plusieurs morceaux en vol", a commenté Rémi Jouty, sans pour autant exclure "la thèse d'une action délibérée" comme une explosion en vol. Faute de connaître les conversations de l'équipage, l'enquête sur les causes du crash, survenu il y a deux semaines jour pour jour au Mali, s'annonce donc plus difficile que prévu.