En représailles contre l'Union européenne qui est à l'origine de la suspension des vols de Dobrolyot, la low-cost d'Aéroflot, dans le ciel européen, Moscou menace à son tour d'interdire le survol de son territoire aux avions des compagnies européennes. Mardi, le premier ministre russe Dmitri Medvedev a brandi cette menace, évoquant d'éventuelles représailles contre les compagnies aériennes européennes. Selon le quotidien russe Vedomosti, les ministères russes des Transports et des Affaires étrangères discutent actuellement sur la possibilité d’interdire ou de limiter les vols des compagnies aériennes européennes au-dessus du territoire du pays. Si Moscou mettait sa menace à exécution, les compagnies aériennes européennes, notamment sur Air France-KLM, font partie des perdants par rapport aux compagnies asiatiques. Le surcoût d'un détour entre l'Europe et l'Asie leur coûterait des centaines de millions d'euros sur une longue période. Selon des données de Flightradar24, qui a analysé le trafic sur une période récente de sept jours, plus de 1.600 vols commerciaux ont traversé l'espace aérien sibérien de Russie - utilisé par exemple pour les liaisons entre l'Europe et la Corée, la Chine ou le Japon -, dont 162 pour Lufthansa, 133 pour Air France, 116 pour KLM et 115 pour Finnair. Mais le secteur aérien russe ne sortirait pas non plus indemne d'une telle interdiction du fait de la perte des commissions versées à la Russie par les compagnies étrangères pour survoler son espace aérien.