L’Ukraine exige désormais que les compagnies aériennes Aeroflot et Transaero demandent la permission de traverser son espace aérien pour chaque vol partant de Russie à destination de la Bulgarie, de Tel Aviv, de la Turquie, de l’Egypte ou de la Grèce. Le choix de ces pays a été justifié « au nom de la sécurité du transport aérien » par l’Agence Nationale de l’Aviation ukrainienne le 15 août 2014 en raison du survol de la Crimée, expliquant dans un communiqué que « ces compagnies ignorent les règles de l’aviation en empruntant un espace aérien fermé ». Depuis l’annexion du territoire par la Russie, l’Ukraine considère en effet que l’espace aérien au-dessus de la Crimée est fermé, même si l’aéroport de Simferopol continue d’accueillir les avions de quasiment toutes les compagnies aériennes russes - et seulement russes. Aeroflot et Transaero sont les seules concernées par la mesure, et le sort de leurs vols vers des villes ukrainiennes comme Kiev n’est pas mentionné. L’argument de la sécurité ne trompera personne : il s’agit d’une réplique aux sanctions prises par la Russie il y a dix jours contre les compagnies ukrainiennes, interdisant leur utilisation de son espace aérien pour les vols vers l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie ou la Turquie. Des sanctions qui faisaient suite à celles de l’Union Européenne ayant en particulier cloué au sol Dobrolet (Dobrolyot), la filiale low cost d’Aeroflot ayant effectué son vol inaugural en juin dernier justement vers la Crimée. On note cependant que ce coup-pour-coup reste pour l’instant mesuré en ce qui concerne le transport aérien : le premier ministre ukrainien menaçait la semaine dernière d’interdire le survol de toute l’Ukraine aux compagnies russes, et son homologue russe avait auparavant menacé d’interdire le survol de la Sibérie aux compagnies occidentales.