La compagnie aérienne low cost Ryanair lancera en octobre trois vols quotidiens entre Dublin et Bruxelles s’ajoutant à ceux vers Charleroi, tandis que son patron s’est rendu à Chypre pour parler d’un éventuel investissement dans Cyprus Airways. A partir du 26 octobre 2014, la spécialiste irlandaise du vol pas cher proposera trois rotations par jour entre sa base à l’aéroport de Dublin et Bruxelles-Zaventem. Le détail des horaires n’était pas en ligne ce 22 août à l’aube (le Dublin – Chaleroi étant toujours proposé trois fois par jour en semaine et deux le weekend), mais le communiqué de Ryanair précise que cette liaison « permettra au gouvernement irlandais d’économiser dix million d’euros par an », allusion à sa seule concurrente sur cet axe : Aer Lingus dont les prix sont « 60% plus chers » Bruxelles-Zaventem accueillera donc dix routes cet hiver, depuis et vers Alicante, Barcelone, Dublin, Lisbonne, Malaga, Palma de Majorque, Porto, Rome, Valence et Venise, de quoi apporter 1,2 millions de passagers par an dans la capitale belge et maintenir 1200 emplois sur site selon les décomptes habituels de la low cost. La nouvelle route vers la capitale belge est l’une des neuf nouveautés proposées cet hiver à Dublin par Ryanair, avec Bâle-Mulhouse, Bucarest, Cologne, Glasgow, Lisbonne, Marrakech, Nice et Prague, sur un total de 60 destinations. Vint-et-une autres routes « pour voyageurs d’affaires » non détaillées feront l’objet d’augmentations de fréquences ou d’aménagement des horaires, la low cost prévoyant que ces changements apporteront chaque année 850 000 supplémentaires à Dublin (8,4 millions au total). Du côté de Chypre, le patron de Ryanair Michael O’Leary a annoncé hier qu’il se rendra à Larnaca pour discuter d’une reprise de Cyprus Airways, dont la privatisation a été lancée le mois dernier. « Nous sommes engagés dans le processus et espérons qu’il en sortira quelque chose », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Dublin, tout en soulignant qu’un accord serait relativement mineur par rapport à sa stratégie globale de croissance. Cyprus Airways continuerait à opérer sous sa propre marque, et le PDG proposerait au gouvernement chypriote de porter le nombre annuel de passagers de 600 000 à 3 millions par an – sans plus de détails. Le changement de ton est clair par rapport à la fin juillet, quand Michael O’Leary affirmait n’avoir aucunement l’intention de sauver « le seau d’ordures ne survivant que grâce à des aides d’état » qu’est la compagnie nationale chypriote. Les rumeurs parlaient alors d’une négociation plus large avec Chypre, d’où Ryanair pourrait lancer des vols vers Tel Aviv, Beyrouth, la Jordanie, l’Egypte ou la Russie. Ce que MOL reconnaissait à demi-mots, expliquant que pour lancer des vols entre l’île et des destinations non-européennes, Ryanair « doit disposer d’une licence d’opération chypriote ». Et il ajoutait que cet AOC pourrait être obtenu d’ici un ou deux ans sans passer par un sauvetage de Cyprus Airways, puisque son objectif est « d’aider le gouvernement chypriote à obtenir ce qu’il souhaite (croissance du trafic aérien et du tourisme) plutôt que d’acheter à tout prix une autre compagnie en faillite ». Rappelons que Ryanair dispose déjà d’une base à l’aéroport de Paphos dans l’ouest de l’île, mais estime que des coûts trop élevés à Paphos comme à Larnaca (« deux fois plus chers qu’à Berlin ») sont responsables de la perte d’un demi-million de passagers en cinq ans à Chypre.