La compagnie aérienne TransAsia Airways a révélé hier qu’une indemnité de 372 000 euros avait été proposée aux familles de chaque victime du crash du vol GE222, dans lequel 48 personnes dont deux Françaises avaient trouvé la mort le 23 juillet dernier. L’offre a été présentée le 25 août 2014 à Magong dans l’île de Penghu par le président de la compagnie taïwanaise Chooi Yee-Chong, qui a déclaré « vouloir prendre la responsabilité des décès et des blessures en tant que propriétaire de l’avion même si la responsabilité de l'accident n'a pas encore été établie ». Les représentants des familles vont étudier la proposition, les 14,9 millions de dollars taïwanais représentant un montant record pour l’île (le précédent datait de 2002, payé par China Airlines après le crash du vol CI611 qui avait fait 225 morts). TransAsia Airways rencontrera individuellement chaque famille pour finaliser le montant de ces compensations. L’enquête est toujours en cours et pourrait prendre 18 mois selon le Conseil de sécurité de l'aviation, qui disait hier vouloir cependant « accélérer le rythme » pour établir le plus vite possible toutes les responsabilités de l’accident. L’ATR 72-500 de TransAsia Airways, reliant l’aéroport de Kaohsiung à Magong, s’était écrasé le 23 juillet par mauvais temps lors d’une deuxième tentative d’atterrissage, tuant 48 des 58 personnes à bord et faisant cinq blessés au sol. Début août, les autorités avaient dévoilé les résultats initiaux des analyses des deux boîtes noires, qui avaient permis de « reconstituer la trajectoire du vol, montrant que l'avion avait dévié de son plan de descente » puis percuté des arbres et des maisons. L’enregistreur des conversations du cockpit (CVR) a en particulier révélé que les deux pilotes avaient discuté entre eux avant de demander à la tour de contrôle à 19h06 d’effectuer un go-around, l’enregistrement s’arrêtant trois secondes après l’appel en question. Il a aussi confirmé qu’aucun appel de détresse n’avait été émis par l’équipage avant que l’appareil ne s’écrase sur des maisons à une courte distance de la piste, et que les pilotes n’avaient mentionné aucun problème durant le vol si ce n’est la présence de vents forts à l’approche de Magong. D’autre part, une « baisse soudaine d’efficacité » de l’un des deux turbopropulseurs avait été enregistrée par le FDR (données de vol) à peu près en même temps que les sons non-identifiés. Cette baisse de régime n’est pas encore expliquée, même si des branches d’arbres ont été retrouvées dans l’un des moteurs. L’équipage avait débranché le pilote automatique à 19h05 pour effectuer le go-around.