Le Syndicat national des pilotes de ligne SNPL Air France ALPA, largement majoritaire chez Air France, a déposé un préavis de grève du 15 au 22 septembre prochain. Il ajoute que la grève pourra être reconductible si la direction refuse un débat interne sur sa stratégie moyen-courrier. Lors d’une conférence de presse ce jeudi 29 août aux salons de l’Hôtel des Arts et Métiers à Paris, Jean-Louis Barber, président du SNPL AF ALPA, a qualifié de « pas très sérieuse, la volonté de la direction de ne pas discuter de ses projets avec le personnel dont ses pilotes, et de rompre le dialogue », mené avec succès lors des négociations du plan Transform 2015, un plan « qualifié par la direction comme étant une grande réussite ». Pour rappel, le groupe Air France-KLM s’apprête en effet à annoncer en septembre son plan Perform 2020, qui doit encore améliorer sa compétitivité et sa croissance. C’est « en contradiction avec les accords signés, sans discussion préalable, et alors que ses premières déclarations tendent à montrer que le projet est déjà finalisé », s’insurge le syndicat. Les points de rupture se cristallisent sur la stratégie qu’emploiera le groupe franco-néerlandais sur la reconquête du marché point à point moyen-courrier. La direction souhaite redistribuer des lignes aujourd'hui Air France à sa filiale régionale Hop!, et faire monter en puissance sa filiale low cost Transavia sur les dessertes européennes. Pour le SNPL, c’est une « logique de segmentation géographique et opérationnelle avec trois marques séparées (Air France, Transavia et Hop !), avec des groupes de pilotes hermétiques les uns par rapport aux autres sur les avions de plus de 100 places ». Au lieu de cela, il préconise, pour une plus grande réactivité aux variations de trafic, un groupe unique de pilotes pour les avions de plus de 100 places (ainsi qu’un second groupe pour les avions de moins de 100 places). « Ce modèle souple et performant économiquement permet au groupe de s’adapter à la saisonnalité de l’activité ainsi qu’aux variations semaine/week-end, avec une réactivité quasi-instantanée, quelle que soit la marque et quel que soit le réseau », explique le  SNPL Air France ALPA. En filigrane, ce modèle décrit par le syndicat de pilotes pointe une question cruciale : le mode de rémunération. Il serait dans ce schéma a priori différent de celui de la direction, avec des salaires communs au sein d’un même groupe, et non cloisonnés au gré des accords de convention collective, signés au sein de chacune des trois marques séparées Air France, Transavia et Hop !. Dans l’attente de concertations avec la direction, le SNPL a estimé n'avoir d'autre choix que de lancer « son plan B », à savoir le dépôt d'un préavis de grève du 15 au 22 septembre. En juillet dernier, le SNPL, majoritaire chez Air France, précisait que 77 % des pilotes qui s'étaient exprimés, se déclaraient prêts à suivre un éventuel mouvement de grève. Néanmoins, les discussions entre les deux parties devraient se poursuivre ces prochains jours.