La Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM) a déploré hier la grève des pilotes d’Air France, rappelant que toutes les grandes compagnies aériennes européennes développent des structures de type low cost en moyen-courrier. Dans son communiqué du 15 septembre 2014, la principale organisation professionnelle du transport aérien français « regrette fortement ce nouvel appel à la grève d’une durée exceptionnelle » qui porte « un grave préjudice à la compagnie Air France, aux aéroports desservis et aux clients ». Alors que la part du pavillon français recule chaque année, la profession « ne peut pas rester indifférente à la situation d’une entreprise française qui dans un environnement concurrentiel déséquilibré propose un vrai plan de développement avec à la clef des emplois et une stratégie de reconquête », explique la FNAM. Et de rappeler qu’aujourd’hui en raison d’une règlementation historique existante (le Code de l’Aviation Civile) et des accords d’entreprise qui en découlent, les pilotes français volent environ 20% à 25% de moins que leurs homologues européens, voire à 35% quand il s’agit de compagnies low cost. Ainsi, « les pilotes des compagnies françaises volent environ entre 550 et 650 heures par an contre 700 à 750 heures pour les compagnies classiques européennes (de type Lufthansa, British Airways) voire 800 à 850 heures pour les compagnies type low cost (easyJet, Ryanair) », affirme la fédération. Confrontées à la même équation, toutes les grandes compagnies européennes « appuient leur stratégie de développement en moyen-courrier et court-courrier sur des structures de type low cost » : le groupe IAG l’a fait avec Vueling, et Lufthansa l’a commencé avec Germanwings, visant ainsi une productivité augmentée de 20% sur une base déjà plus favorable, précise la FNAM. Et dans un environnement économique déjà particulièrement difficile, il est d'importance de rappeler que « le secteur, très ébranlé par la crise et de plus en plus exposé à la concurrence internationale, pas toujours loyale, se bat pour maintenir et pérenniser l’emploi et reconquérir ses clients. Ce nouveau mouvement social va donc gravement compromettre les efforts de redressement et susciter l’incompréhension générale ». La concurrence apprécie l’aide ainsi apportée, ajoute le communiqué, puisqu’easyJet a d’ailleurs d’ores et déjà annoncé qu’elle déploie une capacité additionnelle de plus de 1 000 sièges sur les vols au départ de Paris et à destination de Nice et Toulouse. La fédération rappelle que depuis 12 ans, le pavillon français ne cesse de perdre des parts de marché et subit un déficit de compétitivité du fait de prélèvements fiscaux et sociaux lourds qui contribuent à asphyxier économiquement le secteur. Au travers de 8 groupements professionnels, la FNAM représente plus de 370 entreprises et fédère 9 métiers : le transport de passagers et l’aviation d’affaires, le taxi aérien, le transport par hélicoptères, le transport de fret, la maintenance aéronautique, les services aéroportuaires, le travail aérien, les écoles de formation. 95% de la flotte et des activités du secteur sont représentés au sein de la FNAM. Elle représente désormais plus de 95% du secteur du transport aérien français, soit plus de 100 000 emplois dont 72 000 emplois dans les compagnies aériennes et 30 000 dans l’assistance en escale et gestionnaire d’aéroports. Ce secteur d’activité a un poids économique et social important : il est pourvoyeur de nombreux postes de main d'œuvre qualifiée et non-qualifiée (1 emploi direct crée 4 emplois indirects ou induits).