Aucune amélioration du trafic aérien ce jeudi 18 septembre 2014  : Air France prévoit d'assurer 42% de ses vols pour la journée, "compte tenu d’un taux de pilotes grévistes estimé stable à 60% pour cette journée", indique la compagnie aérienne dans un communiqué. Depuis lundi, la grève reconductible jusqu'au 22 septembre est massivement suivie, par 60% des pilotes selon la direction, 75% selon le SNPL AF Alpa, premier syndicat de pilotes. Une assemblée générale rassemblant quelque 250 pilotes grévistes s'est tenue aujourd'hui dans un hôtel à Roissy. Cette réunion "d’information", a priori sans vote, vise à «montrer à la direction» que les grévistes "ne lâcheront pas", affirme Julien Duboz, porte-parole du Spaf, deuxième syndicat de pilotes. Le bras de fer entre la direction d'Air France et les pilotes se poursuit donc et ne semble pas en voie de s'essouffler, chacun campant sur ses positions. La direction veut développer la filiale low cost Transavia avec des bases européennes en dehors de la France et des Pays-bas en employant du personnel local. Les pilotes d'Air France y voient une forme de délocalisation et réclament la création d'un statut unique (et donc salaire unique) pour tous les pilotes du groupe Air France-KLM. A la troisième journée de grève, les pouvoirs politiques commencent à intervenir dans ce conflit. "Il faut arrêter cette grève" qui "n’est pas comprise", a estimé le Premier ministre Manuel Valls à l'adresse des pilotes grévistes, alors que son ministre de l’Économie Emmanuel Macron a appelé la direction "à quelques concessions". L'exaspération monte parmi les autres syndicats et catégories de personnel d'Air France. "La grève des pilotes apparaît totalement disproportionnée par rapport aux sujets qui sont sur la table", déclare Béatrice Lestic, représentante CFDT, à L'Express. "Si elle dure, cette grève va coûter des dizaines de millions d'euros et annihiler les efforts consentis par tous les salariés du groupe depuis deux ans pour redresser l'entreprise. Les salariés sont excédés... Les pilotes semblent dire qu'ils ont fait assez d'efforts et que le low cost, c'est à tout le monde de s'y plier, mais surtout pas à eux", affirme la syndicaliste de CFDT. Si le conflit continue, "il pourrait mettre en péril les emplois de l'entreprise", s'est alarmé le syndicat FO des agents de maintenance. Il déplore - comme la CFE-CGC et la CFDT - que cette grève sape les efforts réalisés par l'ensemble des salariés depuis 2012. La presse française, dans son ensemble, publie des articles sur les conditions de travail et les salaires des pilotes, en comparant ceux d'Air France à ceux de Transavia (les articles de FranceTV, Le ParisienLe Monde qui a également publié un édito "La grève des pilotes d’Air France ne se justifie pas").