Le SNPL (syndicat national de pilotes de ligne) a rejeté la proposition de la direction d'Air France de suspendre jusqu'en décembre prochain le développement de Transavia Europe, la filiale low cost européenne qui est à l'origine du conflit et de la grève qui dure depuis huit jours. Alexandre de Juniac, le PDG du groupe Air France-KLM, avait fait ce matin, selon ses propres mots, une "ultime proposition" aux syndicats : suspendre jusqu'à décembre prochain le projet de Transavia Europe, afin d'avoir le temps pour «un dialogue approfondi» et pour «construire avec les syndicats les garanties nécessaires». Mais à cette "ultime proposition" d'Alexandre de Juniac, le SNPL AF Alpa, syndicat majoritaire chez Air France, y voit une "ultime provocation" (sic). "Cette annonce n’est qu’un écran de fumée qui n’offre pas plus de garanties que les annonces précédentes, et ne résout aucun problème. Alexandre de Juniac esquive à nouveau le dialogue et les négociations", a répondu le SNPL, ajoutant : "Pire, M. de Juniac envisage de dénoncer l'accord de création de Transavia France afin de créer une société Transavia France bis, puis, à l’issue des 15 mois de délai légal, de fusionner ces deux entités". "Une telle provocation, après 8 jours de grève et d'alertes sur les menaces d'externalisation et de délocalisation qui pèsent sur les emplois de pilote de droit français, est inacceptable", dit le SNPL qui appelle les pilotes à se rassembler, en uniforme, ce mardi 23 septembre à 15h devant l'Assemblée nationale. En clair, aucune sortie de crise n'est en vue, la grève des pilotes qui paralyse la moitié des vols d'Air France va perdurer toute la semaine. "Nous demandons désormais le retrait pur et simple du projet de Transavia Europe qu'Air France proposait seulement de suspendre", a déclaré Jean-Louis Barber, président du syndicat SNPL AF Alpa, lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi . Selon le responsable syndical, la proposition de suspendre le projet jusqu'en décembre est"un artifice pour mieux faire renaître le projet en janvier, car la direction pense que les pilotes n'oseront pas faire grève à Noël".