Le procès des deux pilotes français accusés de trafic de drogue en République Dominicaine, et de douze autres personnes, débute ce lundi à Punta Cana. Pascal Fauret et Bruno Odos s’apprêtaient le 20 mars 2013 à effectuer un vol transatlantique en Falcon 50 entre l’aéroport de Punta Cana et St. Tropez, via les Açores, avion dans lequel 680 kilos de cocaïne avaient été découverts. Ils nient toute participation au trafic de cocaïne, mis lors d’une opération anti-drogue d’envergure, après plusieurs mois d’infiltration par la Direction Nationale de Contrôle des Drogues (DNCD) en collaboration avec la DEA. Quarante huit personnes au total avaient finalement été arrêtées, notamment des militaires affectés au corps spécialisé de sûreté aéroportuaire, des agents des douanes et des agents de la DNCD, ainsi que plusieurs Français dont les deux pilotes. Emprisonnés sans charge depuis leur arrestation, puis remis en liberté conditionnelle en juin dernier (avec interdiction de quitter le territoire) en même temps que « l'assistant de vol » Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia, Pascal Fauret et Bruno Odos pourront enfin présenter leur défense ce 22 septembre 2014. Leurs avocats avaient plaidé en mai pour obtenir une libération conditionnelle voire un non-lieu immédiat, et devraient une nouvelle fois plaider la relaxe. Le nombre de prévenus et la complexité de l’affaire devraient cependant faire durer les débats. Rappelons que le syndicat SNPL avait appelé en mars à un boycott des vols vers la République Dominicaine, avant de le suspendre début avril à l’annonce de la tenue du procès. Il avait justifié son soutien par les points suivants : il s'agissait d'un vol de transport public de passagers, soumis à la même réglementation que n'importe quel vol d'une compagnie régulière. Les deux pilotes effectuaient ce vol en tant que salariés de leur compagnie aérienne (SN-THS) qui les avait désignés pour le faire. La République Dominicaine, en tant que membre de l’OACI, est tenue de scanner l'ensemble des bagages (soute et cabine) de tous les passagers ; ces vérifications sont de la seule responsabilité des autorités locales. Les pilotes d'un vol de transport public sont uniquement tenus de vérifier la masse (poids total de la charge embarquée) et le centrage (répartition des passagers et bagages) de l'avion en s'assurant qu'ils permettent à l'avion de toujours rester dans son domaine de vol ; et en aucun cas les pilotes d’un vol de transport public n’ont de pouvoir de douane ou de police qui les autoriseraient à vérifier le contenu des bagages de leurs passagers.