Pour la journée du mercredi 24 septembre 2014, Air France prévoit d’assurer 46% de son programme de vols compte tenu d’un taux de pilotes grévistes estimé à 52% pour cette journée, a indiqué la compagnie aérienne. Au neuvième jour d'une grève qui coûte chaque jour à Air France jusqu'à 20 millions d'euros, le conflit est toujours dans l'impasse. La compagnie aérienne conseille désormais à ses clients ayant réservé un vol d'ici le 30 septembre de reporter leur voyage ou changer leur billet sans frais. Pour la première fois depuis le début de la grève, le 15 septembre 2014, les pilotes grévistes sont descendus dans la rue. A l'appel des syndicats SNPL, Spaf et Alter, ils étaient entre deux et trois cents, en uniforme avec casquettes sur la tête et marinières "Made in France" sur les épaules, à manifester aujourd'hui devant l'Assemblée nationale à Paris. "La direction veut nous réduire au silence sur de faux débats. Le vrai débat, ce sont nos emplois... La marinière made in France que nous portons est le symbole que nous défendons tous nos emplois aujourd'hui", a expliqué Jean-Louis Barber, président du SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne). Selon Le Figaro, les pilotes ont été pris à partie par une dizaine d'employées de l'agence commerciale Air France des Invalides aux cris de "ça suffit". "Les pilotes sont d'un égoïsme féroce. Si on n'évolue pas, on va mourir (...) on a fait des efforts, on travaille plus, on a rendu des congés payés et ce sont toujours les pilotes qui maintiennent tout le monde en otage", s'indignait l'une d'entre elles, citée par Le Figaro. Le premier ministre français, Manuel Valls, a appelé, pour la deuxième fois, à la fin du mouvement. "Cette grève n'a aucune raison, elle n'est pas comprise par les Français, elle met à mal l'image de la France et représente un vrai danger pour la compagnie", a-t-il déclaré, en invitant les pilotes à "examiner les propositions de la direction" qui s'est engagée à suspendre jusqu'en décembre le projet de Transavia Europe. A l'origine du conflit donc, le projet de Transavia Europeune fililale low cost européenne que souhaite développer la direction du groupe Air France-KLM en employant du personnel local à moindre coût. Les pilotes d'Air France dénoncent une délocalisation de leur emploi et réclament maintenant le retrait pur et simple du projet (alors qu'au début de leur mouvement ils demandaient un contrat de travail unique pour tous les pilotes).