Les procès de quatorze personnes impliquées dans un trafic de cocaïne en République Dominicaine, dont deux pilotes français, s’est ouvert lundi pour être aussitôt renvoyé au 1er décembre, les avocats de la défense dénonçant le manque d’interprètes et l’absence de certains témoins. Les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, qui s’apprêtaient le 20 mars 2013 à effectuer un vol transatlantique en Falcon 50 entre l’aéroport de Punta Cana et St. Tropez, avion dans lequel 680 kilos de cocaïne avaient été découverts, ainsi que « l'assistant de vol » Alain Castany, le passager Nicolas Pisapia et dix autres Dominicains espéraient enfin pouvoir présenter leur défense le 22 septembre 2014. Mais après avoir passé près de quinze mois en détention provisoire sans charge, et avoir été en liberté conditionnelle depuis juin avec interdiction de quitter le territoire, ils vont devoir patienter deux mois de plus : selon leur avocate qui entend plaider la relaxe, l’absence de témoins et de traducteurs à l’ouverture du procès hier a conduit les juges à repousser les audiences au 1er décembre. Le procès pourrait durer jusqu’à deux mois. Les deux pilotes nient toute participation au trafic de cocaïne, mis à jour lors d’une opération anti-drogue d’envergure, après plusieurs mois d’infiltration par la Direction Nationale de Contrôle des Drogues (DNCD) locale en collaboration avec la DEA. Quarante huit personnes au total avaient finalement été arrêtées, notamment des militaires affectés au corps spécialisé de sûreté aéroportuaire, des agents des douanes et des agents de la DNCD et un autre Français aujourd’hui emprisonné dan l’hexagone. Rappelons que le syndicat SNPL avait appelé en mars à un boycott des vols vers la République Dominicaine, avant de le suspendre début avril à l’annonce de la tenue du procès. Il avait justifié son soutien par les points suivants : il s'agissait d'un vol de transport public de passagers, soumis à la même réglementation que n'importe quel vol d'une compagnie régulière. Les deux pilotes effectuaient ce vol en tant que salariés de leur compagnie aérienne (SN-THS) qui les avait désignés pour le faire. La République Dominicaine, en tant que membre de l’OACI, est tenue de scanner l'ensemble des bagages (soute et cabine) de tous les passagers ; ces vérifications sont de la seule responsabilité des autorités locales. Les pilotes d'un vol de transport public sont uniquement tenus de vérifier la masse (poids total de la charge embarquée) et le centrage (répartition des passagers et bagages) de l'avion en s'assurant qu'ils permettent à l'avion de toujours rester dans son domaine de vol ; et en aucun cas les pilotes d’un vol de transport public n’ont de pouvoir de douane ou de police qui les autoriseraient à vérifier le contenu des bagages de leurs passagers.