Jean-Louis Barber, président de la section Air France du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), a défendu, dans une interview au Monde du vendredi 2 octobre, la grève de 14 jours menée le mois dernier. Il critique aussi la réelle volonté de la direction de négocier leurs propositions de contrat unique pour tous les pilotes d'Air France, Hop! et Transavia. Vivement critiqué notamment par d'autres catégories de personnel d'Air France pour la plus longue grève des pilotes depuis 1998, le SNPL, par la voix de son président, a défendu son action de contestation. Il assure avoir toujours voulu discuter de leur « proposition pour le développement de Transavia France avec la direction. Mais sans jamais y parvenir ». Et de poursuivre. « Après deux semaines de grève, il était temps de prendre nos responsabilités. Pour nos clients, pour la compagnie, mais aussi pour arrêter le jeu de massacre entre les différentes catégories de personnels. L'avenir de notre compagnie était en jeu. On n'aurait pas pu poursuivre l'aventure Air France si certaines catégories de personnels se déchiraient entre elles." L'image de marque des pilotes en avait aussi pris un coup auprès du grand public, avec la divulgation de leurs salaires dans les media. Le débat a été faussé, estime le président du SNPL. « Le débat est immédiatement détourné sur les salaires. En France, sous prétexte qu'on est bien payé, on n'a pas le droit de revendiquer », s'insurge-t-il. Il défend donc « leurs revendications de fond sur l'emploi et sur l'avenir de leur profession », notamment sur le projet de Transavia Europe, « une société de droit portugais, qui aurait ouvert des bases avec des personnels locaux. Comme Ryanair. » Il a enfin critiqué la volonté réelle de la direction d'Air France de négocier leurs propositions de contrat unique, « contrat commun », préfère-t-il l'appeler désormais, pour tous les pilotes d'Air France, Hop ! Et de la low cost Transavia, indiquant que son « principe avait été accepté par la direction » avant qu'elle ne se rétracte le lendemain. « Quelque chose s'est cassé » dans les relations avec la direction, conclue-t-il au terme de ses 14 jours de grève sans réelle avancée obtenue sur les propositions initiales du SNPL « Aux Etats-Unis, pourtant pas réputés pour la qualité de leur dialogue social, le syndicat des pilotes de Delta Air Lines discute en bonne intelligence avec son management. C'est à des années-lumière de ce qui se passe chez Air France. »