L'autorité fédérale de l'aviation allemande va ré-étudier les accords de partage de code signés entre Etihad et Air Berlin. Aller à l'encontre de ces accords, serait remettre en question les accords bilatéraux existants entre l 'Allemagne et les Emirats Arabes Unis, prévient le transporteur allemand. Selon certains journaux allemands, en premier desquels Handelsblatt, 30 % de ces accords permettant à chaque compagnie de commercialiser à son compte des vols opérés par l'autre compagnie, pourraient être affectés par ce réexamen, et principalement sur des routes opérées par Air Berlin. La procédure de réexamen par l'autorité fédérale de l'aviation allemande est pourtant automatique à partir du moment où les compagnies leur présentent leur programmes d'hiver ou d'été. Mais la menace semble suffisamment présente pour qu'Air Berlin réagisse dans un communiqué au nom des accords bilatéraux existants sur le trafic aérien entre l'Allemagne et les Emirats Arabes Unis : « Le ministère des Transports cherche à créer une nouvelle interprétation de l'accord de transport aérien qui altère fondamentalement les dispositions relatives à des vols devant être mis en place dans quelques semaines. » Aujourd'hui, les accords existants permettent à Etihad Airways de commercialiser les vols opérés par Air Berlin depuis l'Allemagne vers Abou Dhabi, ainsi que d'autres destinations européennes, alors qu'Air Berlin peut apposer son code sur les vols opérés par Etihad depuis Abou Dhabi vers des destinations telles que Bangkok ou Singapour. Rappelons aussi qu'Air Berlin prévoit d'inaugurer lors de sa prochaine saison d'hiver un vol en Airbus A320 entre Stuttgart et Abou Dhabi. Sa filiale autrichienne flyNiki doit de son côté lancer un vol quotidien entre Vienne et Abou Dhabi fin novembre. Sur le site spécialisé ATW, un porte-parole d'Air Berlin souligne que lors des trois dernières années, ils avaient « toujours reçu l'autorisation leur permettant d'opérer sur ces vols en partage de codes » et qu'il n'était pas possible qu'un accord « déjà établi entre les Emirats Arabes Unis et l'Allemagne puisse être remis en question, puisque les questions ne viennent que d'un seul côté. » Il indique aussi être confiant quant à l'issue de ce réexamen par les autorités allemandes. Etihad, qui développe une stratégie d'expansion en Europe, en prenant des parts minoritaires dans des compagnies européennes comme Air Berlin à hauteur de 29 % (mais aussi Aer Lingus, Air Serbia, Etihad Regional, Alitalia), est en fait, sous le coup d'une enquête par les autorités compétentes en Allemagne, sur la manière dont elle contrôle et dirige -de trop?- Air Berlin. Rappelons qu'en Europe, l'Office fédéral de l'aviation civile suisse (OFAC) enquête également sur Etihad et sa prise de contrôle de la compagnie suisse Darwin Airline, rebaptisée Etihad Regional. Il cherche en particulier à savoir dans quelle mesure elle contrôle la compagnie suisse, après en avoir acquis 33,3 % du capital.