Les compagnies aériennes Air France-KLM, Alitalia et Delta Air Lines sont prêtes à céder des créneaux dans les aéroports de New York (JFK et Newark), Amsterdam et Rome pour mettre fin à l’enquête des services de la concurrence de la Commission européenne, lancée en 2012. Dans un communiqué du 21 octobre 2014, la Commission a « invité les tiers intéressés » à donner leur avis sur les engagements proposés par les trois compagnies de l’alliance SkyTeam réunies en coentreprise sur l’Atlantique nord, afin de « dissiper les préoccupations » selon lesquelles leur coopération transatlantique pourrait nuire à la concurrence, pour les passagers "premium" sur la liaison Paris-CDG – New York et pour l’ensemble des passagers sur les liaisons entre Amsterdam-Schiphol ou Rome-Fiumicino et New York, « en violation des règles antitrust de l’UE ». Air France-KLM, Alitalia et Delta Air Lines ont en effet proposé de céder des créneaux d'atterrissage et de décollage « à chaque extrémité » des liaisons Amsterdam - New York et Rome - New York « pour faciliter l’entrée de concurrents sur le marché ». Elles sont également disposées à conclure des accords qui permettraient aux concurrents de proposer des billets sur leurs vols et faciliteraient l'accès au trafic de correspondance, ainsi qu’à offrir un accès à leurs programmes de fidélisation sur les trois liaisons. Ces engagements visent principalement à permettre aux compagnies aériennes concurrentes de commencer ou de développer l’exploitation des liaisons concernées en abaissant les barrières à l’entrée ou à l'expansion, explique la Commission. Elle « craint à ce stade » que la coopération poussée entre Air France-KLM, Alitalia et Delta dans le cadre de l’alliance SkyTeam (qui prévoit un partage des recettes et une gestion conjointe des horaires, des tarifs et des capacités), n'entraîne une hausse des prix sur la liaison Paris-New York (pour les passagers premium) et sur les liaisons Amsterdam-New York et Rome-New York (pour les passagers premium et tous les autres passagers). Outre la cession de créneaux à JFK, Newark, Schiphol et Fiumicino, les trois compagnies se sont en outre « engagées à conclure des accords de combinabilité tarifaire et des accords spéciaux relatifs à un système de quotes-parts avec leurs concurrents qui commencent à exploiter des services aériens sans escale ou étendent de tels services sur les trois liaisons ». Ces engagements valent également en ce qui concerne les concurrents qui proposent déjà des services aériens sans escale sur la liaison Paris - New York. Ces accords permettraient aux concurrents de proposer des billets sur les vols des compagnies et faciliteraient l’accès au trafic de correspondance. Air France-KLM, Alitalia et Delta sont également disposées à permettre aux passagers des nouvelles compagnies entrantes qui ne disposent pas d’un programme de fidélisation équivalent de gagner et de convertir des points sur les programmes de fidélisation des parties, détaille encore la Commission. Rappelons que New York-JFK est relié à Paris (CDG et Orly) par Air France, American Airlines, Delta Air Lines, Openskies et XL Airways, tandis que des vols entre Newark-Liberty et la capitale française sont opérés par Delta, Openskies, La Compagnie et United Airlines. Aux Pays-Bas, JFK dispose de liaisons vers Amsterdam proposées par Delta et KLM, cette dernière étant également présente avec United Airlines entre Newark et Schiphol. Enfin à Rome, Alitalia, American Airlines et Delta Air Lines desservent JFK tandis que seule United Airlines est présente sur l’axe Fiumicino – Newark. Si la « consultation des acteurs du marché confirme que les engagements proposés dissipent ses craintes en matière de concurrence », la Commission pourrait rendre lesdits engagements juridiquement contraignants pour les trois compagnies.