La compagnie aérienne Asiana Airlines pourrait subir de lourdes sanctions suite au crash de son Boeing 777-200ER à l’aéroport de San Francisco en 2013, la suspension de la route étant même envisagée. A en croire le Korea Herald du 23 octobre 2014, le gouvernement serait prêt à faire un exemple avec la compagnie privée de Corée du Sud, un officiel ayant préféré garder l’anonymat expliquant qu’une simple amende « nuirait au bien public ». Les éventuelles sanctions ne seront annoncées que dans un mois environ, mais l’officiel décrit une suspension de la route reliant l’aéroport de Seoul-Incheon à San Francisco comme le « principe correct », la sentence pouvant selon la loi sud-coréenne aller d’une suspension pour 45 à 135 jours à une amende pouvant atteindre 2,1 millions de dollars. Ironie involontaire ou pas, l’officiel explique qu’une suspension des vols d’Asiana Airlines « ne nuira pas aux voyageurs de Corée du Sud » puisque la rivale Korean Air sera en mesure de déployer des 777-300ER vers San Francisco au lieu des habituels 777-200ER (ce qu’elle fait déjà cet hiver sur une de ses sept rotations hebdomadaires), et que de toute façon d’autres compagnies sont présentes sur cet axe (en l’occurrence United Airlines et Singapore Airlines). Korean Air, qui a déjà subi des suspensions de lignes dans les années 90 après une série d’accidents, insiste bien sûr pour que les sanctions contre Asiana soient  « équitables et cohérentes ». Après le crash à Guam qui avait causé la mort de 223 personnes, la route de compagnie nationale avait été suspendue trois mois et elle n’avait pu ouvrir de nouvelles routes pendant 18 mois – Asiana en profitant pour lancer 34 routes d’après le quotidien. Asiana Airlines supplie de son côté le gouvernement d’avoir la main légère, arguant des problèmes qui seront causés à ses passagers (elle avance un coefficient d’occupation moyen de 85,5%) mais aussi d’une érosion de l’image de marque des compagnies de Corée du Sud. Elle a appelé en renfort ses partenaires de Star Alliance, reçu le soutien des syndicats, et a selon le Korea Herald  présenté la semaine dernière au ministère des transports une pétition signée par 43 compagnies aériennes, demandant de ne pas la suspendre. Le 6 juillet 2013, le 777-200ER d’Asiana Airline s’était écrasé à l’atterrissage à l’aéroport de San Francisco, entrainant la mort de trois des 307 personnes à bord. La compagnie avait été condamnée en février dernier aux USA à une amende de 500 000 dollars pour défaut de communication avec les familles de victimes, le NTSB en charge de l’enquête publiant en juin un rapport préliminaire selon lequel les pilotes étaient responsables de l’accident.