Les autorités russes ont livré le déroulé de l’accident du Falcon 50, qui a heurté une déneigeuse lors de son décollage depuis l’aéroport moscovite de Vnukovo. Le crash, qui a entraîné la mort de Christophe de Marjorie, PDG de Total et de trois autres membres d’équipage, en entraîné la mise sous écrou du conducteur du chasse-neige, et la démission de responsables de l'aéroport. Selon Alexeï Morozov, représentant des experts russes, « la piste était libre quand l’autorisation de décoller a été confirmée » aux pilotes. Dix secondes plus tard, « les instruments de contrôle ont détecté le mouvement d'un chasse-neige sur le bas-côté gauche de la piste vers le carrefour ». Les pilotes n’ont sans doute pas eu connaissance du danger et ont continué la procédure de décollage. Aucun dialogue n’a ainsi été passé par la suite avec la tour de contrôle. « Environ 14 secondes après le début du décollage, l'équipage a observé un objet identifié par lui comme une ‘machine qui traverse la route’. L'objet observé (le chasse-neige) n'a pas été considéré comme une menace par l'équipage, le décollage a continué normalement », a rapporté Alexeï Morozov. Selon lui, lundi 20 octobre à 23h58 heure locale, le Falcon 50 a heurté le chasse-neige à la vitesse de 248km/h alors qu’il venait tout juste de décoller. L’avion a basculé du côté droit pour s’écraser sur le dos. Aucune défaillance de l’appareil n’a été enregistrée avant la défaillance de l’avion. La justice française, qui a ouvert une information judiciaire pour « homicides involontaires », a envoyé ses experts du Bureau d’Analyses et enquêtes (BEA) qui travaillent actuellement de concert avec ses homologues russes, sur l’analyse des boîtes noires. En attendant un rapport final, le conducteur du chasse-neige a été placé en détention. Cet homme de 60 ans a été contrôlé avec  0,6 gramme d'alcool par litre de sang au moment de l'accident. Selon son avocat, l’homme s’est arrêté pour inspecter son véhicule, prenant un retard de 30 à 40 secondes avec le convoi de chasse dont il faisait partie. « Le convoi a quitté la piste, mais l'aiguilleur du ciel n'a pas remarqué qu'un véhicule restait encore » sur la piste, a expliqué son avocat. Quatre autres personnes ont été placées en garde à vue, la « stagiaire » aiguilleuse du ciel, son superviseur au moment du drame, ainsi que le chef des nettoyeurs de piste et le responsable du contrôle des vols. L’affaire a fait tomber des têtes en Russie d’autant que Christophe de Marjorie était une figure reconnue, un ami de la Russie. Andreï Diako, directeur général de l’aéroport et son adjoint ont ainsi dû démissionner. Mise à jour : Svetlana Krivsoune, la contrôleuse aérienne "stagiaire" a été inculpée pour "violations des règles de sécurité ayant entraîné la mort par imprudence d'au moins deux personnes ". Elle est assignée à résidence ainsi que Roman Dounaev, responsable du contrôle des vols.