La compagnie aérienne Senegal Airlines a mis en service un Bombardier Dash-8 Q400 pris en wet lease, alors que la situation financière de l’entreprise a poussé ses employés à appeler le gouvernement à l’aide. Livré « avec équipage » au début du mois par la société de leasing basée à Abu Dhabi Falcon Aviation Services, le Q400 a été mis en service par la compagnie sénégalaise le 23 octobre 2014. Selon le communiqué de l’avionneur canadien, l’appareil est le premier de deux avions faisant partie de la commande ferme signée par Falcon en février dernier, et figure désormais dans les flottes de seize compagnies africaines. Ce « merveilleux avion de ligne Q400 NextGen de Bombardier nous permet d’accroître notre flotte avec un avion écoénergétique moderne, qui s’est avéré être un appareil performant robuste, fiable et polyvalent en Afrique subsaharienne », a affirmé Mayoro Racine, PDG de Senegal Airlines. « Nos passagers apprécieront le confort silencieux de son intérieur, et la vitesse de cet avion nous permettra d’offrir un service harmonisé entre cet appareil et nos avions à réaction plus gros », a-t-il ajouté en référence aux Airbus A320 pourtant rendus à leurs propriétaires après le non-renouvellement d’un contrat de leasing (tout comme son unique ATR 72-500). Senegal Airlines n’opère plus désormais qu’un Bombardier CRJ100 de 50 places, lui aussi pris en wet lease. Des « actions énergiques et immédiates pour sauver la compagnie », et pas des « perfusions ponctuelles » : c’est ce qu’a demandé la semaine dernière le personnel de Senegal Airlines, suite à une assemblée générale qui a étalé au grand jour les difficultés de la compagnie : non-paiement de trois mois de salaires, fin de la couverture médicale, difficultés quotidienne dans l’exploitation… Tout en reconnaissant les « décisions prises jusqu’ici pour maintenir les activités du pavillon national », les quelques 250 employés de Senegal Airlines expliquent dans un communiqué qu’ils vivent depuis deux ans « une situation catastrophique relative à ses conditions de travail ». Ils exigent donc une rencontre immédiate avec les autorités de tutelle pour que des « actions urgentes et immédiates soient entreprises », y compris pour régler au plus vite les problèmes évoqués ci-dessus. Seule « une volonté politique urgente et forte émanant de la plus haute autorité permettra de restructurer d’une façon pérenne notre pavillon national », écrivent-ils, alors qu’il croule sous les dettes. Ses tentatives de rapprochement avec Royal Air Maroc et South African Airways ont échoué, et la perspective d’une faillite est toujours présente malgré l’optimisme mesuré affiché par le PDG début octobre : Mayoro Racine expliquait alors à Jeune Afrique que malgré la conjoncture, et un surendettement lié à une sous-capitalisation et à des choix stratégiques discutables, Senegal Airlines a transporté 300 000 passagers en 2013 ; il « suffirait d’un seul créancier pour régler le problème », affirmait-il.