Le syndicat SNPL France ALPA a trouvé un accord avec la direction de la compagnie aérienne Air France sur les conditions d’embauche dans la filiale low cost Transavia France, accord qui sera soumis à référendum la semaine prochaine. Le syndicat majoritaire de pilotes dans la compagnie aérienne française a accepté le 6 novembre 2014 l’accord proposé mi-octobre, modifiant les statuts de Transavia France en particulier sur l’extension de la flotte limitée jusque là à 14 Boeing 737-800 (le développement prévu par Air France devant faire passer ce nombre à 37 d’ici cinq ans). Soumis à référendum auprès de l’ensemble des pilotes de la compagnie, avec un résultat attendu vers le début décembre, cet accord a été « profondément remanié » sur le plan juridique selon le SNPL : les pilotes d’Air France signeront désormais un contrat de détachement en allant travailler chez Transavia, tout en conservant « une partie des droits sociaux » en vigueur dans la maison-mère (couverture santé, prestations sociales, etc.). Le texte original prévoyait que les pilotes affectés à Transavia France « seront employés aux conditions d'exploitation et de rémunération de cette compagnie, afin de garantir sa compétitivité (…), et disposeront de deux contrats de travail coexistants ». Rappelons que les salaires sont identiques pour les pilotes d’Air France et Transavia, mais ces derniers effectuent plus d’heures de vol chaque mois. Le contrat de détachement s’appliquerait aussi aux nouveaux pilotes recrutés par Transavia, ce qui risque de provoquer la colère de ceux déjà en poste et moins bien pourvus ; ils avaient déjà émis des réserves, estimant que l’accord pourrait entraver le déroulement de leur propre carrière en diminuant les possibilités d’accéder au poste de commandant de bord. Chaque nouveau 737-800 dans la flotte de la low cost nécessite cinq équipages et donc autant de commandants de bord ; or six nouveaux postes sur sept seraient réservés aux pilotes d’Air France volontaires pour passer chez Transavia, l’avancement étant gelé dans la maison-mère en raison du sureffectif des pilotes (encore estimé à 350 personnes). Autre possible écueil souligné par le syndicat SPAF (minoritaire) selon Marianne, une moindre maitrise des plannings. Un résultat positif du référendum mettra fin à un conflit qui avait entrainé en septembre dernier la plus longue grève des pilotes dans l'histoire d'Air France, clouant au sol la moitié de sa flotte pendant deux semaines (ni Transavia ni HOP! n’avaient été affectées). La compagnie avait alors annulé son projet de low cost paneuropéenne, qui aurait utilisé des bases en Allemagne et au Portugal.