Un conflit commercial larvé se déroule en ce moment entre des agences de voyage et des compagnies aériennes autour du prix du billet d'avion aller-simple, qui est souvent proposé bien plus cher que l'aller-retour sur la même liaison. Par exemple, sur le site d'Air France début novembre, l'aller-simple en classe Eco Paris-Kuala Lumpur est à 2861 euros, l'aller-retour seulement à 874 euros. Idem pour d'autres destinations internationales, Miami, Tokyo, New York... Qui achètent ces billets aller-simple vendus deux à trois fois plus cher qu'un aller-retour ? Un homme d'affaires pressé qui souhaite prendre absolument le vol mais dont la classe Affaires est déjà complète; un particulier qui doit se rendre au chevet d'un parent gravement malade; un voyageur étourdi qui a raté son vol retour non-modifiable et non-remboursable et qui a besoin d'un nouveau retour-simple... Selon des voyagistes français, les billets aller-simple représentent parfois jusqu'à 20% des ventes. Questionné à ce sujet, un responsable d'Air France rencontré au salon World Connect 2014 répond sans détour : "C'est notre politique commerciale. C'est dans  notre intérêt, nous prenons la marge où elle se trouve". Mais l'intérêt des compagnies aériennes n'est pas celui des agences de voyage et autres vendeurs de billets d'avion. Face à leurs clients qui souhaitent prendre un aller-simple, de nombreux voyagistes leur propose l'aller-retour moins cher, en leur expliquant qu'il disposent librement du vol retour. Ce qui déplaît à certaines compagnies aériennes... "Notre société a subi des pressions de certaines compagnies aériennes pour dissimuler ces écarts tarifaires favorables aux clients. Nous sommes actuellement sous la menace d'une de coupure de service", dénonce Fabrice Dariot, PDG de Bourse-des-vols, site internet de vente de billets d'avions à petits prix, "Nous avons fait part au Snav et à la DGCCRF [Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes] de notre désapprobation. Nous avons reçu le meilleur accueil". Y aurait-il a des des compagnies aériennes que la vérité des prix dérange ? Tout récemment, British Airways et Iberia, deux compagnies du groupe IAG, ont annoncé qu'elles allaient retirer leurs vols des sites eDreams en Espagne, Opodo en France et Edreams.com, pour "non-respect de leur obligation d'informer avec transparence les clients sur le prix total du billet depuis le début de la procédure de réservation". Une menace de représailles contre des voyagistes qui ne respectent pas la politique commerciale des compagnies aériennes ? Fabrice Dariot de Bourse-des-vols réagit : "Au fond, ne serait-il pas préférable que les compagnies aériennes, qui sont à la fois fournisseurs et concurrentes des agences de voyages, laissent la DGCCRF exercer ses fonctions régaliennes de régulation de l'affichage public des tarifs ? Nul ne peut être juge et partie. Il est curieux d'observer certaines compagnies se draper dans une posture moralisatrice, quand elles suggèrent avec insistance, aux agences de voyages en ligne, de dissimuler au client final, l'existence de tarifs aller-retour, trois fois inférieurs aux aller simples, non? Laissons faire la DGCCRF sur le territoire français... et la concurrence dans le ciel sera loyale. " air-journal 30.0  Retour 2