Le développement du trafic passagers de l'aéroport Nice-Côte d'Azur est freiné par les droits de trafic que l’Etat accorde au compte-gouttes aux compagnies étrangères. Le gestionnaire de l'aéroport demande au gouvernement d'assouplir sa politique en matière d'accords de droits de trafic aérien pour pouvoir se développer. On se souvient de Qatar Airways, qui, faute d'avoir plus de droits de trafic supplémentaires, avait transféré ses trois vols à destination de Nice vers Paris en 2013.

Dominique Thillaud, Président du Directoire d’Aéroports de la Côte d’Azur, Vice-Président de l’Union des Aéroports Français, étale ses arguments dans une tribune publiée dans Les Echos" Lorsque les aéroports parisiens reçoivent 90 millions de passagers par an, le deuxième aéroport de France, Nice Côte d’Azur, est très loin derrière avec ses 11,5 millions de passagers et Lyon Saint Exupéry aussi, en troisième position avec seulement 8,5 millions de passagers. Dans le même temps en Espagne, le trafic est équilibré entre les grandes métropoles : Madrid : 39,5 millions de passagers, Barcelone : 35, Palma : 23, Malaga : 13. Situation analogue en Italie avec Rome : 41 millions de passagers et Milan : 36 millions. En Allemagne, Francfort, le premier, totalise 58 millions de passagers, derrière Munich, Berlin, Düsseldorf et Hambourg accueillent chacun plus de passagers que Nice Côte d’Azur...

Une amélioration de la qualité de la desserte aérienne des aéroports des régions françaises constituerait pourtant un gisement de croissance pour les territoires. Des liaisons long courrier direct avec les régions de France sont essentielles pour l’attractivité touristique, -loisirs et affaires- et pour la création de richesses et l’emploi. L’extrême concentration de la desserte aérienne française sur la capitale constitue  un handicap important qui est en plus aggravé par le régime des droits de trafic qui, lorsqu’ils sont limités, conduit naturellement les compagnies à choisir de desservir par préférence Paris plutôt que les aéroports de régions même quand le marché et la rentabilité sont là...

Pour répondre aux objectifs que s’est fixé le Gouvernement  en matière de tourisme, de croissance et de poursuite de la décentralisation, il faut donc impérativement, comme l’ont fait avant nous, d’autres pays comme le Royaume Uni et l’Italie, ouvrir les droits de trafic pour les grands aéroports de régions ou tout au moins et a minima, redistribuer équitablement ceux existants entre Paris et les régions". Lire le rapport intitulé "Ouvrir les droits de trafic aérien pour développer nos régions" que le gestionnaire de Nice-Côte d'Azur a remis cette semaine aux parlementaires.