La nouvelle loi sur la participation des entreprises étrangères dans les compagnies aériennes ukrainiennes, et l’obligation de proposer des routes intérieures, menace l’avenir de la low cost Wizz Air Ukraine. Le Service de l’Aviation Civile ukrainienne a adopté de nouvelles procédures pour les autorisations de vol accordées dans le pays, imposant à toute compagnie aérienne ukrainienne d’avoir un capital détenu au moins à 50% par des entités locales, mais aussi de proposer des lignes intérieures. Deux spécificités qui pourraient signifier la fin de Wizz Air Ukraine, seule spécialiste du vol pas cher du pays, dont deux Airbus A320 sont basés à l’aéroport de Kiev-Zhuliany (les deux autres ont été rendus à sa maison-mère hongroise). La low cost s’est déclarée dans un communiqué repris par Interfax « très inquiète » de ce « pas en arrière significatif dans le développement du marché aérien en Ukraine » : cette nouvelle procédure va « diminuer le nombre de routes disponibles et le nombre de compagnies aériennes, ce qui conduira à une hausse des prix », explique Wizz Air Ukraine selon qui ces changements auront un « impact négatif sur le peuple ukrainien », le tourisme et l’économie locale. Affirmant que seule la compagnie nationale Ukraine International Airlines est à même de répondre à ces critères et qu’elle risque d’être interdite de vol, la low cost ajoute que la nouvelle procédure est contraire à la libéralisation du ciel ukrainien et aux désirs du pays de calquer ses régulations sur les standards de l’Union Européenne. Les décrets d’application auraient été signés mi-novembre selon le quotidien local Kapital, qui ne mentionne pas de date d’entrée en vigueur. Wizz Air Ukraine propose à ce jour 13 routes au départ de Kiev (dont quatre vers l’Allemagne, trois vers l’Italie ou deux vers l’Espagne) et trois autres vers l’Italie au départ de Lviv. Elle a transporté un millions de passagers l’année dernière. La crise en Crimée et les combats entre séparatistes pro-russes et le gouvernement central l’ont conduite à fermer sa base de Donetsk. Rappelons que sa maison-mère basée à Budapest opère de son côté 54 A320 (elle en attend 36 autres plus 30 A321), qui lui permettent de transporter environ 15 millions de voyageurs par an ; elle dessert entre autres Paris-Beauvais, Grenoble et Charleroi.