La compagnie aérienne Air France s’est félicitée du résultat positif de la consultation de ses pilotes sur le projet d’accord de développement de la filiale low cost Transavia France, et a affirmé que le syndicat majoritaire SNPL « l’entérinera » ce jeudi. Dans son communiqué du 3 décembre 2014, la compagnie nationale française souligne un taux de participation « très élevé » de ses pilotes au référendum organisé par le syndicat SNPL Air France ALPA, rappelant que 53% ont voté en faveur du projet d’accord – et « 60 % pour les adhérents du syndicat majoritaire SNPL ». Et elle annonce déjà que ce résultat « sera entériné par le Conseil Syndical du SNPL (Syndicat National des Pilotes de Ligne) qui se réunira demain jeudi ». Le SNPL doit en effet décider aujourd’hui s’il appose ou pas sa signature en bas de l’accord négocié le mois dernier, mais avant cela élire sa nouvelle direction ; or cette négociation avait été menée par la direction sortante, et la majorité des nouveaux élus au conseil semblent tenir une ligne beaucoup plus dure. Si les nouveaux président et bureau exécutif élus jeudi sont opposés à l’accord et refusent de le signer, ils s’opposeront à la majorité des pilotes qui ont voté pour lors du référendum ; s’ils signent l’accord, ils renieront leurs promesses électorales… Le syndicat minoritaire SPAF a de son côté déjà annoncé qu’il ne signera pas. A ce jour, plus de 200 pilotes d’Air France se sont portés volontaires pour occuper les 72 postes ouverts chez Transavia France, précise encore la compagnie de l’alliance SkyTeam. « Nous nous réjouissons de l’issue positive de cette consultation qui met fin à une période d’incertitude. Les pilotes, à la majorité, ont choisi de nous accompagner dans notre stratégie de développement sur le marché low cost avec Transavia », a déclaré Frédéric Gagey, président-directeur général d’Air France. Grâce à cet accord, le plan de développement rapide de Transavia en France pourra être poursuivi, avec une forte croissance à l’été 2015 (21 avions opérés contre 16 à l’été 2014, faisant ainsi de Transavia la première compagnie low cost à l’aéroport de Paris-Orly dès l’été prochain) et un objectif de 37 Boeing 737-800 à l’horizon 2019. Air France rappelle qu’une « gestion de carrière intégrée des pilotes » entre la maison-mère et Transavia sera mise en place, comprenant notamment une liste de séniorité commune. Cette évolution « répond à une forte attente des pilotes et permet de gérer plus facilement les sureffectifs chez Air France en organisant des détachements chez Transavia France ». La question du référendum portait justement sur ce contrat de détachement, que les pilotes signeront en allant travailler pour la low cost, tout en conservant « une partie des droits sociaux » en vigueur dans Air France (couverture santé, prestations sociales, etc.). En septembre dernier, la plus longue grève des pilotes dans l'histoire d'Air France avait cloué au sol la moitié de sa flotte pendant deux semaines (ni Transavia ni HOP! n’avaient été affectées). La compagnie avait alors annulé son projet de low cost paneuropéenne, qui aurait utilisé des bases en Allemagne et au Portugal.