La low cost SpiceJet a reçu l’autorisation de poursuivre ses opérations jusqu’au mois prochain, après avoir vu l’ensemble de sa flotte clouée au sol pour non paiement de factures de carburant. Pendant ce temps Vistara, compagnie aérienne fondée par Tata Sons et Singapore Airlines, a finalement reçu sa licence d’opération, les premiers vols étant prévus début janvier. Des milliers de passagers se sont retrouvés coincés dans les aéroports indiens le 17 décembre 2014 quand l’ensemble de la flotte de SpiceJet a été clouée au sol, les compagnies pétrolières refusant de ravitailler ses avions. Certains vols ont pu reprendre dans la soirée après des « paiements en cash dans plusieurs aéroports » (SpiceJet affirme avoir assuré 150 des 243 décollages prévus), mais de nombreuses annulations de vol étaient encore affichées ce jeudi, ainsi que des retards atteignant plusieurs heures. La situation financière de la spécialiste indienne s’est en effet détériorée ces dernières semaines, au point qu’elle a du se séparer de trois Boeing 737-900ER et huit 737-800 le mois dernier : elle n’opère plus que 23 monocouloirs américains (et 15 Bombardier Dash 8-Q400), alors qu’elle en comptait 53 en mars dernier lors de la commande de 42 737 MAX 8. La dette de SpiceJet a atteint 314 millions de dollars, et les impayés concerneraient aussi les aéroports – ce que la low cost dément, les impôts mais aussi les salaires de ses employés. La seule semaine dernière l’avait déjà vu annuler 1900 vols. Le gouvernement indien est donc intervenu hier, enjoignant les compagnies pétrolières publiques de ravitallier la low cost pendant 15 jours, et demandant aux banques de lui prêter 94 millions de dollars « garantis » par le PDG de SpiceJet Kalanithi Maran pendant huit semaines, après quoi elle devra présenter un plan de restructuration. Des mesures prises pour éviter « l’effondrement de la compagnie », selon le ministère de l’aviation civile, pour qui pareil scénario serait « une catastrophe majeure » pour le transport aérien indien, surtout après la faillite en 2012 de Kingfisher Airlines. Mais le groupe Sun, propriétaire de SpiceJet, a déjà déclaré qu’il ne peut pas remettre de l’argent dans sa filiale, juste garantir des prêts… Du côté des compagnies régulières, Air India et Jet Airways ont une nouvelle concurrente : après 14 mois d’efforts, Vistara a finalement reçu lundi son certificat d’opérateur aérien (AOC) des mains de la DGCA locale. Les vols débuteront donc « la première semaine de janvier » depuis sa base à l’aéroport de Delhi-Indira Gandhi, mais on attend toujours des précisions sur les liaisons mises en place. En octobre dernier, Vistara annonçait un lancement avec des routes vers cinq villes, l’objectif étant de desservir sous douze mois les aéroports de Mumbai, Goa, Bangalore, Hyderabad, Ahmedabad, Jammu, Srinagar, Patna et Chandigarh à raison de 87 rotations hebdomadaires. Le premier des vingt Airbus A320 pris en leasing auprès de BOC Aviation par la nouvelle compagnie indienne s’est posé le 15 octobre à Delhi ; elle a depuis reçu un deuxième appareil, et un troisième est attendu sous peu. On rappellera que Tata Group est également impliqué dans le lancement d’une autre compagnie aérienne, la low cost AirAsia India. air-journal_Vistara A320 landing Delhi