La compagnie aérienne low cost Ryanair chercherait à s’installer à l’aéroport de Paris-Orly, poursuivant le mouvement vers les principaux aéroports déjà mené à bien à Bruxelles-Zaventem et Rome-Fiumicino, et annoncé à Munich entre autres, afin de séduire les voyageurs d’affaires. Selon La Tribune du 18 décembre 2014, des cadres de la spécialiste irlandaise du vol pas cher ont rencontré le COHOR, chargé de l’attribution et de la gestion des créneaux de vol dans les aéroports français, « pour se renseigner sur la problématique particulière d'Orly, dont la capacité est artificiellement limitée pour des questions environnementales ». Le site précise dans son exclusivité qu’aucune demande de créneaux n'a été déposée pour la prochaine saison estivale qui débute fin mars 2015 et qu’il n’existerait aucun projet de lignes, mais se demande si Ryanair « fera une croix sur Orly » en raison des difficultés prévisibles, ou « acceptera de commencer petit pour monter en puissance progressivement en fonction des opportunités comme l'a fait Easyjet depuis 2003 ». Rappelons que la low cost dessert la région parisienne depuis Beauvais-Tillé (48 routes et 236 allers-retours par semaine à l’été 2015) et beaucoup plus loin à l’est depuis Vatry (deux routes). Le principal obstacle à une arrivée de Ryanair à Orly est connu : la saturation, puisque le nombre de décollages et atterrissages y est plafonné à 250 000 par an pour des questions d’environnement, alors que l’aéroport pourrait en accueillir 450 000. Du coup les créneaux sont rares, et leurs propriétaires ne les laissent pas filer facilement : c’est le cas en particulier pour le premier opérateur sur place, Air France (avec HOP!), qui baisse ses fréquences mais transfère ses créneaux à la filiale Transavia (qui devrait prendre la première marche du podium l’été prochain). Rappelons qu’Orly accueille également les low cost easyJet (2e), Vueling mais aussi Jetairfly, Norwegian Air Shuttle ou Pegasus Airlines. Autre obstacle possible, les taxes d’aéroport nettement plus élevées qu’à Beauvais par exemple. Mais La Tribune estime que la situation pourrait être débloquée à Orly, prenant exemple de la décision du gouvernement de vendre sa participation dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac, au nom de la création d’emploi. L’équation « un million de passagers supplémentaires par an génèrerait 3.500 emplois » pourrait donc servir de monnaie d’échange aux riverains, avec à la clé l’arrivée annoncée d’avions plus silencieux sur le marché (les familles Airbus A320neo et Boeing 737 MAX). Ryanair n’a pas commenté l’article. Nul doute cependant que ses concurrentes hexagonales redoutent l’entendre un jour répéter l’avertissement lancé cette semaine à Lufthansa et Germanwings : « nous viendrons dans tous vos aéroports »…