C’est le premier jugement rendu en France depuis le crash de Yemenia Airlines en 2009. Les familles de trois des 152 personnes décédées ont obtenu la condamnation de Yemenia Airlines, qui devra leur verser 1,2 million d'euros de dommages et intérêts. C’est un soulagement pour les familles qui se plaignent depuis longtemps de la lenteur de l’enquête, et qui accusaient Yemenia de garder pour soi des «  pièces essentielles réclamées par le juge d’instruction » : le tribunal de Bobigny vient de la condamner à verser 1,2 million d’euros à trois familles de victimes. Le hasard du calendrier fait que cette condamnation intervient quelques jours après le feu vert de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) pour que Yemenia puisse à nouveau se poser à Marseille, la compagnie devant probablement y reprendre son programme de vols à partir de mars 2015.  « Cette première décision est un signal fort, un bon signe, indéniablement, estime Maître Pinel, avocat de trois familles provençales de victimes du crash. Cependant, les familles sont indignées par le retour de la Yemenia à Marseille en mars prochain. Dans ce dossier, la compagnie n'a fait preuve d'aucune volonté de transparence, d'aucune volonté de vérité et elle a manqué de considération pour les proches des victimes. La politique de la Yemenia est de rejeter la faute sur le pilote. Certes, il était incompétent, mais c'est bien elle qui l'a engagé, qui plus est pour faire voler un avion-poubelle. » Rappelons que 62 Français et 43 Comoriens résidant dans l’hexagone se trouvaient parmi les 142 passagers et 11 membres d’équipages de l’Airbus A310, qui avait décollé de Sanaa le 30 juin 2009, et s’était écrasé en mer peu avant l’atterrissage à Moroni. Seule, Bahia Bakari, une adolescente âgée de 13 ans, avait par miracle survécu au crash, s’accrochant pendant 11 heures à des débris flottants avant d’être récupérée par des pêcheurs. Le rapport officiel final sur le crash de Yemenia Airways avait conclu en juin 2013 à la responsabilité des pilotes. Yemenia n’en a pour autant pas fini avec la justice française. Le tribunal de grande instance de Bobigny mène une instruction suite à sa mise en examen le 15 novembre 2013 pour homicides involontaires. Le tribunal de grande instance mène également une instruction au civil : 650 proches des victimes lui réclament 70 millions d’euros, le jugement devant être rendu le 19 février 2015.